Lundi 8 mai 14h :

C’est la fin du week-end Hautes-Alpes et retour sur Lyon pour beaucoup. La parité, déjà pas très marquée s’effondre. Nous somme 3 (Nico F, Jérôme, et Bibi)  à prolonger le séjour.  Maintenant il faut que l’on s’organise pour l’Italie, ou pas… Jérôme sentant la navigue de milieu d’aprem dans les Combes de Château-Queyras tombe dans une narcolepsie post digestive. Nous tchequons les niveaux et météo autour d’une mousse. Du ciel couvert, des températures moyennes, un peu de pluie, la fenêtre de tir italienne ne s’annonce pas idéale. Va falloir oublier l’option de simplicité du Sesia et ruser pour profiter de bons niveaux. En attendant mission 1 : trouver un magasin ouvert le 8 mai à 18h, on le trouve un peu par miracle et avec un gros travail d’équipe. Blanche Neige sort de son sommeil et fait remarquer qu’il y a un magasin bio qui vend des huiles essentielles. Nico, qu’il y a une pancarte indiquant qu’il s’y vend aussi du pain, des fruits et des légumes, et enfin je fais remarquer que le magasin est ouvert. Découverte d’1 ou 2 fruits et légumes inconnus à ma connaissance, mais je ne sais toujours pas si le Pomélo c’est plus proche du pamplemousse ou de l’orange. Heureusement il s’y vend aussi des Chips des saucisses et du beurre, les basics sont là.

Mardi 9 mai 11h20 :

Le bateau de Nico décide de dévaler l’ébouli tout seul  et de commencer la navigue en solo (comme le nom du modèle l’indique) dans la Combe Chauve du Guil. C’est tout de même étrange cette mode 2017 des bateaux à prendre la fuite (Saine, Luech, Gourdouze,… ). Nous avions retrouvé au préalable les 2 autres zigottos (Blaise et Guillaume) inscrivant une performance à leur tableau, le 1er vient de Bordeaux, le 2ème de Roumanie, et se retrouvent à Décines à 22h45 pour arriver à Guillestre à 2h du mat. Coté navig, un début en 2 (où visiblement le solo s’en est pas si mal sorti tout seul), une section en 5 dans laquelle le solo n’a pas voulu s’engager et où ça porte beaucoup par manque d’eau. Notons un passage qui mérite son 6 officiel, rarement passable car il faut beaucoup d’eau et mieux vaut taquiner la pagaie pour le passer, bref, la définition académique du 6. A la fin du défilé en V, un bloc sur lequel il faut slider. A partir de là c’est 2km de 4/4+ de pur bonheur avec des seuils comme on les aime, les couleurs se diversifient. Happy Ending sur le bas Guil, les casques intégraux et coudières peuvent paraitre un peu superflus. En somme, les combes c’est vraiment un beau parcours, mais il faut supporter faire 700m en 1h30, parcours plus impressionnant de la route que sur l’eau.

2 énervés noctambules finissent la journée par une petite Guisane, l’ayant fait 2 jours plus tôt les 3 autres font la navette ou commence la route vers l’Italie.

Mercredi 9 mai 8h30 :

Blaise est bien étonné de l’entrain de tous pour naviguer sur la Germanesca. Nous avons été rejoints dans la soirée par Thibaut, Estéban, et Kevin, des gars du 05. Le squat proposé par Blaise à l’embarquement est 5 étoiles, rien à redire.  Au menu du jour un petit niveau d’eau pour descendre la Germanesca à partir de Perrero, mais ça permet d’envisager un rapide sérieux. En haut de ce rapide on attend  son tour dans le contre, ban ok  le rapide est long, mais plus les bonhommes passent et plus ils mettent du temps à en sortir. A la vue des vidéos, je comprends mieux pourquoi, rappel, eskimo dans les contres, chacun impose son style.  La suite reste de la grille en 4 entrecoupée de 4 barrages +/- passables. On laisse pour une prochaine fois un affluent très prometteur, en tout cas sur ses 50 derniers mètres avec de magnifiques seuils. Parcours à refaire avec plus d’eau et du soleil.

16h00 :

Le créneau semble idéal pour découvrir le P1 de la Germanesca de Massarello, mais pluie et petit niveau nous rendent difficiles, on hésite, et puis l’on tranche, GOgogogo !!! Je ne sais pas si vous avez déjà vu la vitesse d‘intervention du GIGN ou du Shin Beth, mais grosso on est quasi aussi efficace, le Krav Maga en moins.  Une fois sur l’eau en 15 secondes, on passe en mode Edith Piaf (non rien de rien,…). Des petits seuils de 0,25 m selon Jérôme depuis la route se transforment en marches bien marquées, un vrai plaisir. Fin du parcours en 1h, on remonte à la voiture, on reprend nos quartiers au squat, on repère les gorges du lendemain, beaucoup (trop) de questions se posent, je me monte tout un film, paranoïa quand tu nous tiens.

Jeudi 10 mai 10h00 :

Mon appréhension n’est pas redescendue, il a plu toute la nuit, le matin je regarde le niveau d’eau, et même avec de la volonté mon esprit a du mal à me convaincre que les niveaux sont montés. Je me focalise donc sur un autre problème, les rocher sont supers glissants, est-ce bien raisonnable d’aller dans une gorge avec des bords glissants ? Et puis cette pluie, ça va finir par faire monter les niveaux à un moment, non ?  Ban bah comme d’habitude, au final j’embarque, le débit restera stable, l’arrêt de de la fonte compensant les précipitations. Ça ouvre fort et vite,  ce qui n’est pas plus mal, tout ce qui est fait n’est plus à faire. On tombe sur un 1er  seuil difficilement sécurisable, on repense au topo « difficulté progressive » ban bah ok ça s’annonce bien. 50m plus loin, un seuil glissière finissant dans un rouleau ;  Ohhlaaaaa  tout doux !! La progression est un peu rapide là. Un rocher surplombe le rapide rendant le coin majestueux, Esprit des sections 5 es-tu là ?  On arrive sur les parties repérées l’avant-veille, la veille et le matin. 2 portages envisagés, mais les 2 passages seront franchis. Notons que Guillaume trouvant que les goulottes de 5m de dénivelé en étroiture ce n’est pas drôle en avant, décide de passer sur le toit et à l’envers à la suite d’un stop loupé, heureusement que le système de notation de Blaise n’a pas été appliqué lors de ce séjour, …. Ensuite viens une ligne droite engorgée sur 400m avec un bon 10% de pente et un must run. Portage sur une grille pourrie avec un siphon puis débarquement après la confluence qui permet de refaire 200m très plaisants. Enfin, bière du jour au nom adéquat  la« cascade ».

Vendredi 11 mai 13h00

Blaise sombre doucement mais surement dans un siphon. Heureusement le gaillard a des bons reflex et garde son sang-froid. Il était temps que l’on arrive sur le rocher pour le tirer par le gilet. Ban on ressort le bateau par le bas, mais pas trop envie de vérifier si le Blaise serait passé aussi.* nota bene *, une câble téléphonique traverse la rivière à ce niveau. La navigation avait commencé sous le soleil. 1ère surprise une fois à l’embarquement les rochers sont plus gros qu’il en avait l’air depuis le pont. Aujourd’hui on recherche une navigation un peu moins stress et plus roulante, la classique de la Verzasca parcours ouvert semble pouvoir remplir les conditions,  même si au menu c’est 4/5 annoncé.  Un peu plus loin on sécurise un seuil, manque de pot, Guillaume barbote dans le rappel d’au-dessus, on transfert rapidos la sécu encordée, le bonhomme est récupéré, je saute pour le bateau, manque de pot, le genou tape contre un caillou immergé à 0,2m sous l’eau. Ça pique,  mais de vous et moi, à choisir je préfère la carte mystère « vous heurtez un caillou » que la carte « vous prenez un siphon, ne passez pas par la case départ ».  Malgré les déboires, un superbe parcours hyper naviguant. On laisse la gorge de la Verzasca à  ce niveau pour les grosses pointures qui passent, se ramassent, et reprennent comme si de rien n’était sur le seuil de Lucifer (Lucifer rutshbahn).

L’idée de retourner au spot de la veille ne fait pas l’unanimité, parce que la vallée du San-Bernardino ce n’est pas à côté, et que la polizia munizipale était venue faire sa ronde juste après le remballage de tente. On se dit que l’on va regarder à quoi ressemble le Cannobino. Au-dessus du 1er Pont la gorge est super profonde (estimation 150 à 400m), il parait qu’il y a des échappatoires, impressionnant …   Ce n’est pas le tout mais il faut trouver à loger ce soir, un squat avec point d’eau et toit marque des points, mais la proximité de la route et de la ville est rédhibitoire (M. Josset étant exigeant sur son confort nocturne). Nous optons finalement pour un camping, les prix sont raisonnables, on prend peur en rentrant dans le camping, car  il n’y a que des emplacements à camping-car avec juste la place pour un camion et pas un poil d’herbe. Le gars à l’accueil nous a pourtant certifié que nous arriverions à caser nos 2 voitures et 5 tentes, et effectivement il nous trouve un recoin ad-hoc ou Nico pourra même monter son hamac. La douche chaude compense les petits galets sous la tente et il y a tout de même moins de passage dans la rue voisine (et heureusement car pour le peu de voiture qui passent, ca résonne et l’on a l’impression que l’on va se faire rouler dessus).

Samedi 12 mai 11h00   

J’hésite à naviguer car le genou ce n’est pas ça, mais lorsque je vois le San Bernardino sous le soleil avec un niveau d’eau idéal, la décision est prise. Avec Blaise on fait la navette, et le mec qui se plaignait de son genou il y a 2 lignes propose de laisser les voiture en bas et de remonter en stop les 4km,… Il faut dire que la vallée est étroite et que garer une voiture à l’entrée d’un parc national dans une zone interdite de stationnement un samedi où les touristes vont affluer, c’est peut-être être joueur. Ban coté affluence de touristes, ça se discute, il nous faudra pas loin de la ½ heure pour qu’une voiture passe. Sur l’eau c’est le paradis, des beaux passages, en comparaison de la Germanesca on gagne une classe de beauté et une classe d’engagement, c’est dire. Quelques must-run à ce niveau en IV.  On se dit que l’on aurait eu l’air malin d’embarquer la veille avec beaucoup plus d’eau.

Flash-back – Jeudi 19h00.     

Petit détour involontaire pour Jérôme, la Logan, moi, et nos cartes italiennes ou une ville de 10000 habitants est représentée par un point noir. Nous atterrissons dans un bled miteux dont la seul façon d’en sortir est de revenir sur nos pas (mais ça on ne l’aura pas compris immédiatement), moralité 1h de perdu. Je trouve mon covoitureur relativement calme pour l’occasion, on arrivera à prendre encore 2 autres mauvais chemins. La fin qui aurait pu s’annoncer très compliquée se déroule sans accroc, ça a du bon de vérifier sur Streets View les débarquements. On retrouve les autres sous la pluie (oui la même pluie qui ne s’est que rarement calmée depuis le matin de la Germanesca).  Le squat du soir, une chapelle avec un préau, ça c’est idéal pour manger et faire le benedicite. Pour dormir c’est moins royal, j’opte pour la Logan, Jérôme et Blaise squattent un petit jardin privé derrière la chapelle, Guillaume et Nico dormirons sous le préau et n’oublierons pas de faire leurs prières au petit jésus. Le matin la rivière est engageante, mais on est au-dessus des maxi, décisions est prise de revenir le lendemain.

Samedi 14h

Cette fois c’est sur nous en avons bien fini avec toutes les acmées du séjour. Après un dernier bain homologué de Guillaume ?vidéo à suivre ? Les grilles du San Bernardino deviennent plus simple et on voit le font à 5m de profondeur, purée que c’est beau cette rivière.  En somme 5 jours de navigation et des parcours de qualité voir pour certain de qualité mondiale (mais pas de tout repos), ce qui ne paraissait pas gagné avec les conditions annoncées au début du séjour

Retour sur Lyon en passant par Grenoble, pour une fois la Dora Ripeiria qui descend de Montgenèvre côté italien est en eau, mais à 18h, on ne joue pas aux aventuriers.

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