Kayak hivernal dans les Hautes-Alpes au printemps.

La fine équipe: Clément, Nadia, Vincent, Bertrand, Nicolas Re, Alessandra, Alexeï, Christelle, Jérôme, Antoine, Thibaud, Denis.

Rendez-vous samedi matin à 8h au club -comme d’habitude- pour charger le camion que Bertrand et Vincent ont gentiment rapporté la veille. A 9h tout est sanglé -les kayaks sur la remorque et les passagers dans le camion- et nous voilà en route pour Briançon. N.B.: Penser à surveiller le chauffeur car la remorque ne doit pas passer dans les voies de péage à moins de 2m, même s’il y a des sécurités sur les portiques et autres barrières, le débat est lancé ! Bref, à l’avant ça cause informatique et maillage et à l’arrière ça roupille.

Le traditionnel arrêt pour prendre le café à Bourg d’Oisans permet de retrouver Nicolas qui vient de Grenoble et nous voilà repartis pour le col du Lautaret. Au passage du col du Lautaret, la température est donnée: le vent souffle, il neige, on ne voir rien alentour. En un mot, glacial. Et puis au fur et à mesure que nous redescendons du col dans la vallée de la Guisane, les conditions changent un petit peu. La neige devient neige fondue et enfin pluie peu de temps avant le lieu d’embarquement sur la Guisane au Casset.

Si bien que tout le monde est motivé à bloc, nous pique-niquons en deux temps trois mouvements et sans hésiter tout le monde se change… Ah non, je fais erreur me dit-on. C’est pas ça du tout ? Ok, reprenons. Quand il s’agit de dénombrer les personnes motivées pour naviguer, le décompte est rapide et les doigts d’une seule main suffisent -c’est même un peu trop. Je pense -rétrospectivement- que c’est fortement corrélé avec la température extérieure de 4°C.

Un plan B s’impose, nous allons donc au bassin de slalom de l’Argentière-la-Bessée: comme il est situé plus bas dans la vallée, il devrait y faire bien plus chaud. Bien plus bas, c’est indiscutable, plus chaud, c’est moins certain. Mais bon, finalement presque tout le monde embarque et nous voilà partis pour Saint Crépin (907m d’altitude, ça a son importance par la suite).

Pendant ce temps là, Jérôme a fait la navette et décide de faire un petit footing jusqu’à camping de Prelles (1152m, avec quelques bosses sur le trajet): il n’avait pas trop envie de naviguer, mais son courage était dans la course à pied, chapeau.

De retour à Prelles après la navigation nous montons le marabout, chacun monte sa tente en pestant contre le sol du camping qui concentre tous les cailloux de la région pour nous empêcher de planter nos sardines et allons nous réfugier sous le marabout car ne l’oublions pas, le temps est plutôt humide. Jérôme fait sa réapparition entre temps, après 22km de course à pied et pas mal de cotes montées. Comme la sagesse est avec nous, nous ne décidons plus la veille ce que nous faisons le lendemain et pouvons ainsi aller nous coucher dans la sérénité, ou bien dans l’incertitude la plus totale -au choix.

Dimanche matin, la forêt est saupoudrée de blanc juste au dessus du camping, cela confirme -comme si besoin était!- qu’il a fait bien froid dans la nuit. C’est une journée thématique sur le Guil qui nous attend. Pour commencer, bas Guil le matin. Le temps se découvre et on commence à voir du ciel bleu: belle descente jusqu’à Saint Clément où le bassin de slalom est plutôt noyé par le niveau d’eau important.

Nous allons ensuite pique-niquer au dessus de la triple chute du Guil -vraiment très grosse- histoire de couper par la suite toute envie de navigation restante (dommage, moi je la sentais bien la triple avec toute cette eau, la trajectoire me paraissait plus directe…). Avec les quelques valeureux motivés restants -Ale, Alexei, Thibaud et moi-, nous nous dirigeons donc vers le parcours P1 du Guil, en amont de Chateauqueyras (départ à Abriès, arrivée à la Ville Vieille). Un joli parcours avec un tronçon central un peu plus engorgé et une arrivée où nous attend une vue magnifique de la Ville Vieille sous le soleil et un fond de ciel bleu parsemé de nuages blancs immaculés.

Et comme une bonne partie des troupes ne s’est guère dépensée dans l’après-midi, nous nous retrouvons à faire un match de foot au camping sur l’emplacement au gazon tout frais derrière le marabout pendant que quelques bonnes âmes préparent le dîner. Les règles sont approximatives, tout comme les passes d’ailleurs.

Dans la nuit de dimanche à lundi il ne pleut pas, si bien que le tentes sont à peu près sèches pour plier le lundi matin. Le beau temps est revenu, tout le monde embarque donc sans hésiter sur la traditionnelle Haute Guisane. Tout le monde sauf un -dont le nom sera tû à jamais-, mais il n’hésite pas une seconde à faire la navette. Bon il fait beau mais l’eau reste néanmoins très froide, le niveau d’eau est bien plus bas qu’il y a deux jours mais pour les courageux qui poursuivent sur la basse Guisane, c’est bien suffisant ! Arrivés au fameux rapide des Guibertes, les décisions sont prises rapidement -porter ou passer le rapide- et tout s’enchaîne très vite, comme le bain sur le dernier seuil d’un certain bateau vert qui court un peu avant d’être stoppé dans un canal de déviation.

Pour la basse Guisane, Jérôme se joint à nous et un grand nombre de kayakiste décide plutôt de s’arrêter là. Donc, si vous avez bien suivi, nous sommes bien moins nombreux sur la Basse. Sur l’eau il reste: Alexeï et son esquimautage en béton qui le sauvera plus d’une fois; Alessandra qui n’a plus peur de rien depuis le Haut-Tarn; Thibaud qui n’a pas la grande forme pour faire tous les rapides -la faute à un duvet un peu léger; Jérôme qui enquille la glissière comme à chaque fois; et votre rédacteur qui a trouvé cette descente fort sympathique avec toute cette eau -tellement que quasiment plus aucun rocher n’était émergé-, et regrette un peu le Cerro car avec toutes ces vagues ça balloterait moins. Bref, du bon gros volume classe IV à vue: ça va tellement vite qu’une fois un rapide passé, on se retrouve déjà au suivant et ça enchaîne.

Il faudra quand même demander aux autres protagonistes leur version des faits, je crois que les impressions sur cette Basse-Guisane sont somme toute fort subjectives et que le ressenti de chacun dépend fortement des évènements vécus individuellement. Quoi qu’il en soit, je me suis éclaté.

Au retour, il fait tellement beau que nous prenons un café sur la terrasse du bar du col du Lautaret. La classe. Tout est bien qui finit bien !

Denis.

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