Par Anne Lise

Participants: Christelle, Cyril, Guillaume, Jérôme, Marine, Mathieu, ​Max, ​Nicolas G, Nicolas R, Raphaël, Samuel, Stéphane, Xavier A, Xavier I, Yann, Anne-Lise (rédactrice)

Une fois n’est pas coutume, et ce suite à de judicieuses remarques de kayakistes expérimentés – à savoir:
1) il y a un événement organisé à St Pierre avec une centaine de jeunes, vous êtes sûrs de vouloir aller là-bas?
et 2) Pourquoi vous vous embêtez toujours à perdre du temps dans les trajets en passant au CKTSV?- le rendez-vous pour cette dernière séance bassin de la saison était fixé à 8h30 à Décines, pour un départ sans escale Villeurbannaise en direction de Sault-Brenaz.

Malgré la démission de plusieurs kayakistes malades, le groupe de pagayeurs est nombreux – très nombreux même puisque l’école du pagaie du CKDM et ses encadrants ont prévu la même chose que nous (même s’ils feront bande à part). Ce sera donc invasion du bassin par le collectif CKDM-CKTSV pour ce samedi!

Après quelques déboires pour trouver assez de matériel (il n’y a pas assez de jupes pour les débutants, on fait quoi? ah ben il va falloir qu’un groupe passe au CKTSV finalement), et le temps de tout charger, nous voilà partis de bon matin pour une journée eau vive malgré les températures qui ont baissé et le ciel nuageux. Arrivés sur place, les experts se répartissent les débutants à encadrer – Nicolas R. en profite pour annoncer d’office que c’est lui qui s’occupera des deux filles débutantes du groupe (dans un effort malveillant de les faire baigner en haut du bassin), les autres encadrants n’ayant d’autre choix que de se rabattre vers le bas du bassin avec les pagayeurs restants.

Le plan de Nico fonctionne à merveille puisqu’une pagayeuse passe à l’eau dès les premières vagues, tandis que l’autre se jette dans des bacs de folie en suivant la devise « Si tu tombes 6 fois, relève-toi 7 fois ». L’autre pagayeuse a été refroidie par son premier bain et sera moins téméraire sur les exercices – travailler les stops c’est utile aussi après tout. Les exploits ou déboires des débutants sur le bas du bassin sont à discuter avec les concernés puisque la rédactrice n’avait pas de longue vue et n’a eu d’autres retours que « Effectivement, j’ai baigné un certain nombre de fois, mais comme prévu. » (Pour les exploits des jeunes de l’école de pagaie, se référer au CR d’Alexandre du CKDM.)

Nicolas cherche d’autres moyens de faire souffrir ses poulaines en leur faisant passer la chute. Malheureusement pour Marine, c’est son kayak qui s’y collera mais sans elle; malheureusement pour Anne-Lise, c’est bien dans son kayak qu’elle affrontera cette épreuve puisque Raphaël se joindra à Nicolas pour la convaincre de passer la chute en radeau à 3. Miraculeusement, cette tentative d’imiter les premiers pionniers descendant les chutes du Niagara en baril se terminera plutôt bien, puisqu’à part un choc franc mais sans séquelles matérielles, physiques ou morales avec un caillou, tout les trois ressortiront vivants de cette tentative saugrenue.

L’heure de manger est arrivée, nous envahissons la terrasse pour reprendre des forces avant la suite. Pas de temps à perdre, c’est reparti – même si certains choisissent d’observer les exploits des autres depuis le bord plutôt que d’y retourner, mais ils ne seront pas déçus du spectacle.

En effet, Raphaël qui commence à s’ennuyer après sa 538ème descente (estimation approximative) du bassin de Sault, décide de pimenter un peu les choses en y allant les yeux fermés cette fois. Le pire étant qu’il ne baigne même pas là où d’autres ne passent pas même les yeux ouverts – on hésite entre être franchement vexés, ou essayer de voir cela comme un encouragement (quand j’aurai fait 15 ans de kayak, moi aussi j’y arriverai…).

Les pagayeurs encore sur l’eau enchaînent bacs, stops et reprises avec plus ou moins de succès (il parait que c’est comme cela qu’on distingue un kayakiste pagaie rouge d’un kayakiste qui n’a pas encore sa pagaie verte). Les mecs continuent à assurer le spectacle pour les badauds, en faisant des descentes en topo duo plus ou moins réussies – on ne nommera ni la personne qui a réussi à faire dessaler son partenaire sans se faire lui-même éjecter du topo duo, ni le baigneur en question, mais petit indice, l’un est un des plus expérimentés de son club, l’autre l’un des plus jeunes, et la réponse à l’énigme défie toute logique d’ancienneté. (Si cet indice ne suffit pas, l’un est président, l’autre organisateur de la sortie)

Pour des raisons non expliquées, la pagayeuse la moins téméraire finira toutefois par se laisser convaincre de descendre la chute en solo, après une longue préparation mentale qui portera ses fruits puisque ni le kayak, ni la pagaie, ni la pagayeuse n’ont eu besoin d’être récupérés après coup, pour une fois…

Le retardataire arrive, les plus pressés sont déjà partis, le nombre de pagayeurs sur l’eau s’amenuise en même temps que les forces dans les bras. 16h sonnent, la plupart des courageux sont au bout de leurs forces, chose confirmée par le bain pile devant toute la foule d’un des ​habitués qui rate son esquimautage. Nous soupçonnons un état de fatigue tellement avancé (après tant d’heures à encadrer des novices un peu trop prompts à baigner) que le baigneur ne sait même plus comment il s’appelle, et du coup nous prétendrons nous aussi avoir oublié son nom. (Mais si vous voulez le connaître il suffit de demander à une personne dans la dizaine de ceux qui avaient déjà débarqué.)

Bref, après une séance de bassin bien intense, nous rangeons le matériel, Nico G paie sa tournée pour remonter le moral avec une petite bière à ceux qui n’en peuvent plus de tant d’émotions, et le camion repart à Décines pour un déchargement d’une efficacité rarement égalée. Ce fut une dernière sortie bassin de l’année riche en enseignements pour les nouveaux, qui attendent impatiemment la reprise des séances piscines pour pouvoir travailler leurs esquimautages afin d’arriver enfin à ne plus baigner dans les eaux peu limpides du Rhône!