Jeter de corde dans l’herbe ou dans l’eau
Crédits CR : Killyan
Participants : Agathe, Killyan, Laurie, Anna et Josselin
Guest-Star : Raph
Pour ce début du mois d’avril, c’était un stage de sécurité régional à Saint-Pierre-de-Bœuf pour cinq de nos licenciés. Au programme : lancer de corde, matelotage, nage, plongée encordée…
Le début en douceur s’est fait à 9h (8h45 pour ceux qui étaient à l’heure, avec café offert pour les moins en retard), avec la présentation de nos deux (super) formateurs, Antoine L. et Titouan R., ainsi que de nos compagnons de stage : Mael, Faustine, Robin, Gaëlle et Maxime (CKSTV en force avec cinq participants sur dix).
Ensuite, un briefing sur le matériel indispensable à un parfait kayakiste secouriste : gilet équipé d’une ceinture largable, leash, corde, couteau, casque, mousqueton, sifflet, montre, poulie, cordelette et rouleau de sangle. Ce matériel a une multitude d’applications en eau vive et peut nous permettre de sortir de nombreuses situations, plus ou moins complexes : en navigation pure (allant de l’amarrage basique à un arbre au décravatage du bateau, à l’extraction d’une branche ou d’un tronc bloquant le passage que l’on souhaite emprunter, etc.) ou en secours (réalisation d’un avantage mécanique pour tendre une diagonale ou mettre en place un bateau sur une tyrolienne, créer un point d’amarrage, etc.)
Nous avons ensuite eu un atelier « corde » pour les stagiaires, comprenant la préparation de la corde, le « clean rope », différents types de lancers, le lancer de précision (à 10 mètres), le lancer sans relover la corde, le relovage de la corde, ainsi que le lancer sur un objet au sol… En conclusion de la matinée : tout le monde maîtrise le lancer de corde sur terre et sur cibles immobiles. Qu’en sera-t-il sur l’eau ?
L’après-midi, chacun revêt sa plus belle tenue pour une séance de natation intensive : nage offensive et défensive. Vous pensiez peut-être que les bacs et les reprises ne se pratiquaient qu’en kayak ? Eh bien, c’est aussi le cas en natation.
Après avoir passé une bonne partie de l’après-midi dans l’eau, le moment tant attendu est enfin arrivé : le lancer de corde dans le bassin. Mouvements dynamiques, positionnement, gestion de la corde, et lancer autour d’un obstacle.
Lancer trop haut, trop bas, trop en amont ou en aval, pas assez de corde, trop de corde… Chacun a rencontré ses difficultés lors des premiers lancers. On notera qu’Agathe a tenté de sauver une taupe derrière elle plutôt que Killyan dans la rivière. Nous avons également eu un blessé de guerre (RIP pommette gauche de Josselin). Chacun réalise qu’il faudra de la pratique pour réussir une sécurisation efficace.
Enfin (peut être par ce que nous n’avions pas été assez à l’eau dans la journée), les formateurs nous fîmes essayer la gestion d’un coincement, l’idée : être attaché par le pied à une sangle au milieu de la rivière pendant 10 sec. A tester si vous souhaitez voir la légendaire « lumière blanche au bout du tunnel ».
La journée s’acheva avec un cours de matelotage : nœud fixe, nœud coulant, nœud largable, prussik, palan sur mousqueton, palan sur amarrage, nœud de sangle…
Nous aurons également la démonstration d’un avantage mécanique.
Une belle surprise pour clôturer la journée avec l’arrivée surprise de Raph, les bras remplis de victuailles, toujours en rendez-vous pour dépanner les copains.
Le dimanche commença avec des nouvelles démonstrations de technique d’utilisation de la corde, notamment pour gérer un coincement, depuis une ou deux berge. La Traversée de rivière sera abordée ainsi que la tyrolienne.
11h : Tous en tenue et début des hostilités avec l’application de la théorie.
Exercice : sauver un des formateurs coincé sous un caillou (ou plutôt sur le caillou le nez sur le téléphone).
Deux équipes se forment et, chacune à son tour, fonce réaliser le sauvetage, non sans quelques erreurs, mais globalement très bien réalisé par tous. Ce fut également le test pour tous du largage par gilet.
La pause de midi sera l’occasion pour Agathe et Killyan (et Robin et Maxime) d’une rapide descente en kayak. Inimaginable pour eux de venir à SPB sans profiter de la rivière. Rapide surf, bac et reprise.
C’est enfin la dernière ligne droite du week-end sécu avec le largage de gilet (+matériel). Tous constatent que le gilet a de multiples utilisations et subtilités qui demandent formation et entretien.
Dernière exercice du stage : le plongeur encordé. D’un côté le poste de plongeur avec la préparation du saut/approche (mou, position,…), application des consignes de nage offensive et défensive et analyse de la hauteur du plongeon. De l’autre côté, le poste de tireur/sauveteur avec la gestion de la corde, de la distance dans le courant, timing de tension, tireur en aval, tireur actif (déplacement et mous).
Au terme de ce week-end sécurité, chacun a pu se rendre compte des connaissance à avoir et des subtilités d’un bon sauvetage. Tous ont été très satisfaits de la formation et espèrent réitérer l’expérience.
Conclusion :
Pour résumer la formation, la nerf de la guerre pour réussir un parfait sauvetage sera la COMMUNICATION (se concerter avant de se lancer) et pratiquer régulièrement pour parfaire ces compétences.
Le matos à avoir dans son gilet pour une bonne sécurité :
4 mousquetons : en eau vive, uniquement des mousquetons à verrouillage, afin d’éviter les risques d’ouverture inopportune (ce qui augmente le risque de coincements). Préférez des mousquetons à double verrouillage (B-lock), légers, meilleure résistance à la corrosion.
3 poulies : préférez des poulies à flasques oscillantes pour la diminution de la friction lors d’utilisation de cordes dans le montage de systèmes tels que : AM, diagonales tendues, bateau sur tyrolienne, etc…
2 prussiks : en réalité, 2 anneaux de cordelette.
1 longe de 5m : idéalement, de la sangle assez large, afin d’avoir une bonne préhension.
D’où l’importance de bien choisir le modèle de son gilet et d’opter pour un modèle avec de grande poches car il est important de stocker tout ce matériel dans les poches de son gilet, et non accroché à l’extérieur de celui-ci. Il en va également de la sécurité du pagayeur ou du sauveteur : il est important de prêter une attention particulière à son équipement afin que ce dernier offre un minimum de possibilités de coincement. Et éviter d’avoir des sangles, mousquetons et autres poulies qui pendent à l’extérieur de son gilet fait partie de ce principe de précaution.