Puisque le CKTSV est un club international, qui revendique fièrement son ouverture sur le monde, à la demande du puissant lobby italophone le présent CR est rédigé en version bilingue. A vous de choisir par où commencer.
La Semène, P2, da Pont Salomon alla confluenza con la Loira
Domenica 31 marzo, giorno di Pasqua e passaggio all’ora legale.
Ore 8.00
Driiin… driiin… zzzz… p§@#n °°°… Hâllô ?°°°, grunf…
Uno scherzo telefonico di cattivo gusto ? Il coniglietto di Pasqua che consegna le uova a domicilio ?
No : un’uscita kayak del CKTSV !
Ben ed io, tutti pimpanti, annunciamo a un Jérôme un po’ meno entusiasta che siamo in arrivo per una bollente discesa della Semène.
Bollente ? Dall’altro capo del telefono ci informano che il termometro segna -2 e che la Haute Loire è coperta da un nebbione che si taglia col coltello.
Dopo varie, salutari pause caffé, di cui una al bar Sport dove Jérôme è evidentemente di casa, ci dirigiamo verso l’imbarco, stretti come sardine nella Ben-o-mobile (3 kayakkisti e un kayak dentro, 2 kayak sul tetto : se parte l’air bag mi spara nella canoa).
Visto il tempo effettivamente un po’ freschino, si decide di rimandare la Semène integrale al mese di giugno e si parte tra gli applausi del pubblico riunitosi sul ponticello (‘Questi sono pazzi’ si legge chiaramente sui loro volti divertiti). Il curioso défilé sarà stato anche l’occasione per consacrare la nuova moda che spopolerà senz’altro sui fiumi del mondo intero : il casco-berretto à la mousse. Rivolgersi all’inventore per avere i dettagli.
La discesa inizia senza troppe difficoltà, l’acqua non è molta, ma si scivola via bene, e dopo un trasbordo facilissimo il fiume scende pian piano in una gola boschiva non priva di fascino. Ma neanche di alberi, stesi in orizzontale sul fiume. E in particolare di UN albero, sotto cui Jérôme passa con la grazia di un ballerino di limbo (tra bastemmioni non citabili) e che io mi prendo direttamente in faccia. Recupero agilmente la pagaia, raggiungo Ben (che era saggiamente passato dall’altro lato, e che nel frattempo mi credeva morta sotto l’albero), e insieme superiamo a mani basse la prova sicurezza della pagaia nera.
Intanto qualcuno ha gentilmente recuperato e svuotato la mia canoa, si riparte in allegria. Altri alberi, altre rapide sempre più ripide (‘ma va’, sarà un 2, 2+’), fino ai passaggi più difficili, in piena gola. In italiano non so descriverli perché non conosco la terminologia tecnica, ma insomma dei salti, delle dighe in rovina, delle serpentine, delle rapide con sassi e rami… the full monty (‘ma va’, sarà un 3, 3+’).
In premio per i sopravvissuti (3/3 : ottima media), uno sbarco sotto il sole e una birra magicamente uscita dal cofano della macchina, che ci aspetta con i nostri vestiti asciutti. Deo gratias.
Nonostante gli incontri ravvicinati con gli alberi e qualche occhiatina data a certi passaggi, il tutto è durato poco più di 2 ore, tanto che verso le 3 Jérôme può riinfilarsi nel letto lasciato controvoglia poche ore prima, mentre il Presidente ed io dovremo aspettare le 4.
La Semène, P2, de Pont Salomon à la confluence avec la Loire
Dimanche 31 mars, jour de Pâques et du passage à l’heure légale.
8h00 du mat.
Driiin… driiin… zzzz… p§@#n °°°… Hâllô ?°°°, grunf…
Une mauvaise blague téléphonique ? Le lapin de Pâques qui livre les œufs à domicile ?
Non : une sortie kayak du CKTSV !
Ben et moi, frais comme des fleurs, annonçons à un Jérôme visiblement moins enthousiaste que nous sommes en route pour une descente très chaude de la Semène.
Très chaude ? A l’autre bout du fil on nous annonce que le thermomètre indique -2° et que le Haute Loire est noyée sous un brouillard épais.
Après plusieurs et fort bienvenues pauses café, dont une au PMU où Jérôme a ses habitudes, nous nous dirigeons à l’embarquement, dans une Ben-mobile surpeuplée (3 kayakistes et un kayak dedans, 2 kayaks sur le toit : si l’air bag se déclenche, je vais me retrouver explosée dans l’hiloire).
Compte tenu de la météo, en effet plutôt frisquette, on décide de remettre l’intégrale au mois de juin, et on embarque sous les applaudissements du public qui s’est réuni sur le petit pont (‘Ils sont fous’, on pouvait lire aisément sur leurs visages amusés). Le défilé aura été aussi l’occasion pour sacrer la nouvelle mode qui va faire un malheur sur les rivières du monde entier : le casque-bonnet à la mousse moelleuse. S’adresser à l’inventeur pour avoir les détails.
La descente commence sans trop de difficultés, le niveau est moyen-bas, sans que ça gratte. Après un portage très facile, la rivière s’enfonce doucement dans une gorge boisée, non dépourvue de charme. Et non dépourvue d’arbres non plus, couchés de travers sur la rivière. Et notamment d’UN arbre, sous lequel Jérôme passe avec la grâce d’un danseur de limbo (on évitera de reporter les jurons qui ont accompagné la performance), et que je me prends en pleine tronche.
Après avoir agilement récupéré ma pagaie, je rejoins Ben (qui était judicieusement passé à droite, et qui me croyait morte sous l’arbre), nous passons ensemble et fingerz in ze nose l’épreuve sécu de la pagaie noire.
Entre-temps, quelqu’un a gentiment récupéré et vidé mon bateau, on rembarque joyeusement. D’autres arbres, d’autres rapides de plus en plus raides (‘mais non, ça sera un 2, 2+’), jusqu’aux passages les plus durs, au fin fond de la gorge : des grilles branchues, des barrages-glissières mal pavés, des S, des petites cassures, des drossages : la totale, quoi (‘mais non, ça sera du 3, 3+’).
En prime pour les survivants (3/3 : super moyenne), un débarquement sous un soleil radieux (enfin, radieux pour la Haute Loire, tout est relatif), et une bière magiquement sortie du coffre de la voiture, où nous attendent nos vêtements secs, enfin.
Malgré les rencontres rapprochées avec les arbres et quelque repérage, la descente nous n’aura pris qu’un peu plus de 2 heures, si bien que vers 15h Jérôme peut se recoucher dans le lit qu’il avait quitté à contre-cœur quelques heures auparavant, tandis que le Président et moi nous devrons attendre 16h.
Alessandra