Je me lance dans le compte rendu du week-end du 7/8 septembre, qui ne sera peut-être pas complet pour cause de mémoire sélective… Mais l’intention est bonne.

Rivières : l’intégrale de l’Isère et le Doron de Bozel en Savoie.

Participants : Jérôme, Christelle, nos amis d’outre-Rhin Anja et Sebastian, Clément, Bertrand, Marie-Laure et moi-même. Ah, et Raphaël ! Il ne faudrait pas oublier notre organisateur, qui lui a bien pensé à tout. Donc un grand merci à lui.

Nous nous retrouvons vers 19h au club, nous chargeons rapidement et nous partons pour rejoindre Anja et Sebastian au camping de Landry. Le camion du CKDM suffit puisque nous serons 9 au max. La route se fait sous un orage décourageant, mais arrivés là-bas, surprise agréable, le camping est encore sec. On monte les tentes, on boit des Picon bières et on va se coucher en priant l’église de Landry de ne pas sonner les laudes.

Au réveil, le vice-champion du monde de descente (il est français) et sa copine ont planté leur tente à côté. Demandez à Christelle de vous raconter la fois où il a enlevé son tee-shirt (ceci dit, il a passé son samedi à faire du stop pour descendre 4 fois le même parcours, c’est pas très drôle la vie de descendeur quand même !).

Nous partons pour Bourg Saint Maurice, où le bassin international secoue pas mal. En particulier, un rouleau barre la descente : Raphaël passe tout à gauche, Jérôme au milieu avec une chandelle, Marie-Laure presque comme Jérôme mais en finissant à la brasse dans le contre. Clément tombe bien en travers dans le rouleau, de façon à n’avoir aucune chance d’en sortir. Il lutte pendant un temps interminable, estimé entre 5 secondes (Jérôme) et 1 min (Clément), puis accepte son destin et nage au même endroit que Marie-Laure. Quant à moi, je multiplie les fausses gîtes avec le Sonic, ce qui me permet de travailler l’eskimo tout le samedi (de petits malins me conseillent d’ailleurs de me retourner avant les rapides et d’attendre la fin avant d’esquimauter, histoire d’économiser le bras droit).

Bertrand nous rejoint sous le bassin, et nous continuons dans du II-III jusqu’à Landry. Pause bouffe à 500 m du camping (la flemme de remonter les bateaux), puis on repart entre deux caravanes de rafts. Le point fort de cette descente, ce sont les rapides d’Aime, à savoir surtout Les moutons. Ca va vite, on passe entre deux rouleaux puis on arrive sur un petit seuil (je sais plus trop, ça va vite je vous dis). Bertrand embarque après ces rapides. La suite de la descente est sympa, avec beaucoup de trains de vagues, dont certaines qui peuvent se surfer, et un bref passage en canyon très joli. Le paysage est légèrement gâché par une population d’indigènes vêtus de combinaisons néoprène, qui ont l’air de bien s’amuser en sautant maladroitement dans l’eau.

Nous finissons par arriver à Centron, sous l’autoroute, un lieu peu glamour je vous l’accorde.

Sur le chemin du retour, on fait les appros pour un barbecue au camping. La mission bois mort est un franc succès : Raphaël fracasse des branches de 4 m contre un pommier, ce qui fait qu’on est loin de la pénurie pour griller 18 saucisses. Marie-Laure profite du week-end pour faire notre éducation sur l’agroalimentaire, nous sommes maintenant ravis de savoir que la bière contient du caramel E250 sauf en Allemagne, que le Kit Kat ne craque pas de la même façon suivant les pays et qu’il existe des gens payés à manger 400 g de chocolat par jour (mais après ils font du diabète).

Nous nous couchons en priant le dieu de la pluie de nous épargner le lendemain (on a laissé tomber nos prières sur l’église qui n’ont eu aucun effet). Hé bien le miracle a lieu, car la journée est relativement belle pendant la navigation. La pression a eu le temps de monter depuis samedi, et aujourd’hui il faut faire le rapide du vélodrome à Brides-les-Bains, sous les yeux amourachés de jeunes filles en fleur de 80 ans qui boivent de l’eau minérale sur les passerelles. Le repérage est simple, si simple que quand Jérôme l’explique on comprend (on s’attendait à un truc du genre « pleureurs en quinconce dans un angle non perpendiculaire à la berge »). Ici, on se contentera de rester au milieu à la sortie du virage. Mais tout d’abord nous embarquons à la centrale EDF (défendue par de nombreux panneaux désapprobateurs, on se sent comme des gangsters avant un hold-up). Jérôme balance délicatement son bateau dans l’eau 3m plus bas. Clément reste plus prudent avec son beau Burn presque neuf (qu’il a eu pour un prix si réduit qu’on ose pas demander ce qu’il a du faire pour l’obtenir). On opte donc pour un plan sanglier dans les renouées du Japon, plante invasive selon notre botaniste Raphaël. Christelle surprend tout le monde en embarquant en amont et en passant une gravière où « d’habitude ça passe pas ».

Jérôme nous prévient qu’il y a deux rapides à repérer, sans préciser que le premier se trouve à 100m. Du coup, Clément et moi nous faisons un stop en urgence du mauvais côté de la rivière pour repérer. En dessous, il faut passer avec beaucoup d’incidence à gauche entre deux rochers : il y a une sorte de bourrelet / rappel sur le pleureur de droite qui devait être assez dissuasif au repérage. De plus un arbre se trouve sur la trajectoire, embêtant surtout si on ne fait pas de stop à gauche pour ralentir un peu.

Après ça, la rivière se descend tranquillement jusqu’à un seuil très mal pavé, en amont du vélodrome. Marie-Laure se fait discrète et nous fausse compagnie, tandis que nous convenons de passer sur la gauche. Il y a au bout un pleureur qu’il est difficile d’éviter, mais on passe sans problèmes par-dessus, ça touche pas. Raphaël qui a posé une sécu peut rembarquer. On se lance alors dans le vélodrome, en évitant tant que possible les rouleaux, mais bon, le bateau a pris tellement de vitesse qu’il suffit de rester bien droit. On arrive ensuite à un dévaloir en contrebas d’un skate park. On passe sur la langue bien à gauche sans trop de soucis, finalement le rappel sur la droite n’est pas très puissant. Le vrai challenge se trouve ailleurs : retrouver Bertrand et Marie-Laure. Cette dernière a tellement demandé son chemin qu’elle était probablement dans le journal du coin le lendemain. Jérôme conserve son calme (ça aide de courir dans tout Brides) et nous retrouvons nos deux kayakistes plus loin, c’est vrai qu’ils sont loin… La suite est brève mais assez ludique, sauf que les pleureurs se font plus sournois et qu’on touche plus souvent. On rencontre aussi un siphon qui ressemble à un bête drossage vu de l’amont, mais qui est impressionnant vu de l’aval. Enfin Bertrand nage si près de l’arrivée que si on avait su, bah on l’aurait laissé dans l’eau…

On sort donc nos bateaux, on fait la navette (Jérôme perd très temporairement son calme quand il cherche le camion au départ du parcours, puis il se rappelle que Bertrand a embarqué à mi-parcours !), on se change, on charge les affaires et boum, c’est l’orage d’été pendant 15 min. On déguste notre salade de riz à même la marmite sous un auvent, puis on dit au revoir à Anja et Sebastian. Ils retournent au camping, mais leur séjour de 3 semaines se termine aussi le lendemain.

Nous rentrons sous la pluie. Marie-Laure nous explique les subtilités du squirt boat, surtout quand on veut faire une recherche sur internet. A noter qu’elle a passé son week-end à nous expliquer en quoi notre club est génial : nous avons accepté les compliments sans sourciller, et nous lui avons promis de ne pas porter son bateau, nous respectons trop la parité pour ça.

Je profite que je rédige ce compte rendu pour signaler que j’ai aidé Raphaël à ramener la remorque et le camion au ckdm (histoire que ça ne passe pas inaperçu), et bah chapeau à ceux qui font ça régulièrement. Et puis un grand merci à tous les participants pour ce super week-end, autant pour le temps passé sur l’eau que pour les autres moments.

Guilhem.

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