Participants: Bertrand, Killyan, Marielle, Thomas
par Killyan

Ce compte-rendu sera l’occasion de parler d’un fleuve peu mis en lumière dans notre activité : le Rhône. Ce fleuve est idéal pour contempler une faune diversifiée, colorée et, par moments, sauvage.

Petit groupe pour ce week-end en club de kayak, qui (à ma grande surprise) s’est avéré être un séjour en itinérance sur le Rhône. Une découverte sur tous les plans pour moi : c’était ma première expérience d’itinérance avec tout le matériel sur le kayak, et une nouvelle manière de découvrir le Rhône, notamment les Gorges de la Balme (15 km) et le Haut Rhône français (20 km).

Arrivés à l’embarquement (45.78400° N, 5.78389° E), un peu en amont de Lucey, sous la pluie, nous faisions face à un Rhône dont la couleur se rapprochait plus d’un bol de Nesquik que d’un verre de San Pellegrino (aucun chèque n’a été encaissé pour ce placement de produit). Rien ne pouvait entamer notre motivation. En effet, on nous avait annoncé un fort débit pour le week-end (900 à 1000 m³/s). Un débit qui peut sembler impressionnant, mais pour un fleuve comme le Rhône (large et profond), cela n’a rien d’inquiétant. Ce n’est pas comparable à 1000 m³/s sur l’Eyrieux ou l’Isère…

En tenue et après avoir gonflé les différentes embarcations (deux kayaks gonflables et un canoë gonflable), nous avons probablement battu un record avec un départ à 13h30. Un seuil dès le début pour se mettre en jambe et tester nos différentes embarcations. Avec le niveau d’eau, nous avons avancé
rapidement… très rapidement. Arrêt obligatoire au « Pont suspendu de Yenne » (où se trouve un bassin de slalom : les quelques portes submergées nous ont laissé penser qu’il y avait bien un bassin ici en temps normal). Les 2 km suivants était interdits par la préfecture (une barre dans l’eau indiquait le niveau
d’eau : ROUGE).

En attendant la navette, nous avons un peu nettoyé les berges et ramassé quelques restes de kayaks !!! (imaginez ce que cela pourrait donner sur l’Ardèche !!)

Nous avons donc réembarqué plus loin, avec tout le matériel nécessaire à un bon bivouac. (45.70924° N, 5.73854° E) Au fil de l’eau, nous avons remarqué la présence de quelques plantes comme la renouée du Japon, une espèce invasive. C’était aussi l’occasion d’observer quelques hérons cendrés, cygnes tuberculés ou autre aigrettes garzettes. À certains moments, le Rhône s’ouvre et révèle de petits bras appelés des Lônes.
! Minute culture ! > Les Lônes se sont formées au fil des siècles et jouent un rôle important dans la protection de l’environnement. Leur humidité favorise la croissance de la végétation et permet à de nombreuses espèces animales, parfois rares et menacées (oiseaux, amphibiens, insectes…), de vivre dans ces zones. Elles participent aussi à la régulation des crues du Rhône et abritent une grande quantité de sédiments, qui protègent les berges du fleuve.

La journée s’est achevée par un arrêt dans un milieu sauvage et marécageux (nous avons quand même noté la présence d’une piste cyclable qui enlevait un peu de charme au lieu). Marielle, Bertrand et Thomas ont été subjugués par ce décor authentique, et ils ont même profité d’un arc-en-ciel tombant sur la belle
vallée (personnellement, j’étais plus préoccupée par l’omniprésence de crottes de lapin ! Mémo à Marielle : J’assume pleinement mon statut de « citadin » dégoûté à l’idée de dormir sur des déjections de mammifères poilus.)

Le lendemain matin a été humide. Le brouillard s’était installé et le soleil ne s’est pas vraiment montré. Sans perdre de temps, nous avons embarqué après avoir rangé et chargé les affaires dans les kayaks. Après une bonne heure à pagayer dans le brouillard avec les mains gelées, nous avons aperçu le soleil et
notre premier débarquement (45.637256° N, 5.659315° E), le barrage de Champagneux, que nous avons préféré éviter en kayak (ça poussait quand même un peu beaucoup). Deuxième débarquement au seuil de Brégnier-Cordon (45.644348° N, 5.605602° E). Nous avons finalement terminé notre navigation itinérante après plusieurs heures sous un soleil radieux, suivies d’un bon pique-nique sur les berges des Lônes du Haut Rhône français, une zone protégée et réglementée. (Débarquement final : 45.670888° N, 5.574994° E).

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