De cet adage j’aurais du me souvenir ce 13 juin 2020 à 15h30 en embarquant au Martinet que j’aime le pastis serré !Tout avait pourtant si bien commencé…


Au grand bonheur du Président honoraire, nous ne connûmes quasiment pas d’approximation lors du départ du CKTSV. Je dis quasiment pas, car JS rencontrait quelques déboires avec sa batterie à 100 Km de là plus au nord. Lui qui avait pris 2h d’avance sur le chrono, arriva le dernier au sein de la mythique vallée septentrionale.A l’exacte opposé, Raph le bien heureux nous rejoignit contre tout attente, en arrivant le 1er avec près de 2h d’avance sur le reste du groupe; pour ce week-end placé sous la signe du « IV volume ».
Bref, nous (Jérôme, Christelle, Agathe, Bertrand, Gaetan, Johan, puis JS) plantame la tente dans la pénombre, à proximité de celles déjà installées de Francois, Clément et Raphael, au doux son du ronronnement de l’onde frissonnante, promesse d’une navigation exaltante.


Le samedi matin après un réveil à un horaire tout à fait correcte, nous faisions connaissance de nos hôtes, charmant couple d’expatriés britanniques, gérants depuis 2 ans d’un sympathique camping niché entre le Grand Riou Blanche (rien à voir avec la station de Métro ligne D) et l’Ubaye. Nous étions à la fois chaleureusement accueillis comme tout 1er client de l’année, et nous nous sentions tout a fait en sécurité, sous l’autorité protectrice de l’ancien Garde Irlandais de la Garde Royale de sa majesté la Reine d’Angleterre.Mais peut importe, ce qui vous intéresse c’est le récit de nos navigations enlevées, téméraires et sur le fil !
Et bien vous allez être servis.
En ce samedi quelque peu maussade nous nous sommes engagés sur le parcours des Thuiles à la Fresquière.Après 1 rapide coup d’oeil au départ des ex-infrans du haut les débats vont bon train :

  • « tu va y aller ? »
  • «  Je les ai fait à 43m3 l’an passé ca tabasse, »
  • «  y a combien là… ca a pas mal bougé, la ligne est là, puis là etc. »

Embarquement dis je pour 1 descente en classe 3 volume, la première d’Agathe qui s’en est brillamment sortie, nous offrant le loisir de ne décraveter 1 bateau qu’à 1 seule reprise dans le rapide des Thuiles. Arrivé à Midi, sous une pluie fine mais pénétrante, 2 loustics du 64 s’apprêtent à embarquer pour une intégrale depuis les ex du haut (chacun sa came). Le temps d’une courte navette et il pleut à saut.Alors que les averses s’installent fermement et que le tonnerre fait entendre au loin ses grondements, la question d’une navigation tantôt se pose. L’Ubaye se gonfle et se charge des sédiments et prends une teinte grise tirant sur le noir pétrole.Pour ma part j’ai préparé mes arrières et vendu à corps et à cris une éventuelle visite de la distillerie LACHENENCHE à la Fresquière.Ainsi 6 embarquent sur la classique (paix à leurs âmes) tandis que 4 autres vont se réchauffer la couenne en dégustant qui du génépi, qui une poire sensationnelle, qui 1 pastis de l’ubaye.Finalement à 18h, le ciel se déchire et la pluie cesse.Le groupe de 6 reviens entier, quelque peu chahuter par une Ubaye qui se mérite, mais très enthousiaste : « on l’a fait à combien 47 ? » , «  mais non à 16h30 elle était à 53 au Lauzet » …
S’en suit un apéro dégustation de bières de JS, repas dégustation vins de JS, dessert et dégustation de Génépi. Sans trahir de secrets certains iront se coucher avec la sensation d’avoir garder 1 casque de rivière trop serré sur la tête.


Le lendemain c’est sous un injurieux soleil provençal que nous nous éveillons.Direction le Bachelard qui d’après Francois et Clément semblait navigable la veille au soir.

Et c’est bien vrai, un niveau d’eau parfait pour une descente de grande qualité. De la pente, des rochers, un parcours manoeuvrier qui file dans de superbes gorges avant de s’ouvrir sur la plaine de la haute Ubaye.Quelques bains, quelques eskimos, et 2 ou 3 appuis un peu brutaux plus bas nous retrouvons Agathe qui nous attends à mi parcours.S’était sans compter sur 1 cravate inopinée, un décravatage sauvage par Jérôme s’acquittant de sa tâche comme on débouche un WC encombré… Évidement : bain, pas d’eskimo… Et pour ne pas s’arrêter là : lancé désespéré d’une pagaie par Agathe qui tombe pile au milieu du courant, course poursuite avec celle-ci dans le champs de cailloux… Quelques mettre plus bas après avoir laissé des morceaux de tibias et une cheville dans le Bachelard nous poursuivons la descente.Le dernier rapide, surprendra plusieurs d’entre nous, mais l’enchainement final était plus impressionnant que technique.Au final 4 bains, le nombre d’eskimo restant secret.


Après un déjeuné copieux quelques activités postprandiales s’imposent.Quant à JS, il nous abandonne pour retrouver sa couvée, et Agathe est privée de classique volume (veinarde !).Revoilà donc 8 kayakistes, dont 2 assez peu optimistes sur leur chance de succès, lancés pleine balle sur les eaux tumultueuses d’une Ubaye exigeante.Les autres je sais pas, mais moi j’étais tellement calé et tendu, que 24h après j’ai encore des crampes dans les cuisses !! Rivé sur la ligne de Jérôme, avec Christelle nous nous faisons méchamment balloter dans des vagues violentes.Quant enfin se présente au loin, le cauchemar éveillé de la dent de requin !Surgissant tel le funeste signal annonçant l’entrée du royaume des morts par delà l’écume rugissante du Styx (quoi ? comment ca j’en fait beaucoup ?).Bref, comme d’hab on se retrouve à 4 de front dans le bouzin, a ce jeu là c’est toujours le même qui gagne le droit d’aller saluer les poissons.Une brasse coulée de quelques centaines de mettre, un ou deux rouleaux pour bien se nettoyer les sinus, et une pagaie au fond du lac de Serre-Ponçon.Heureusement les copains ont arrêté tant bien que mal le bateau. Fin du voyage. Rien vu des gorges y parait que c’est beau !


Après cette journée bien remplie nous nous séparâmes de nouveau pour rentrer, qui à Lyon, qui à Grenoble, qui à Sarras.Un bien joli week end, bien qu’humide, samedi pour tous, dimanche pour moi. Week end qui me rappelle qu’en Kayak on est toujours entre 2 bains, les miens sont justes vraiment rapprochés.

Johan

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