et de la pluie latente

Participants : Stéphane, Loïc, Agathe, Mathieu sur l’eau (mais pas que), Juliette (logistique, animation, cuisine, photos et tellement plus !)

Infos pratiques rivière : le Chalaux

-où : de Plainefas à Chalaux, environ 4km

-ratio navigation/navette : top

-une super rivière école (III) accessible quand on sait se débrouiller en bassin

-univers forestier, un sentier longe presque toute la rivière

-4 rapides (la Piscine à bigues, les 400 mètres, la Perte des veaux, Courtibas) facilement portables si on n’est pas dans le mood ou si on veut les refaire (penser à laisser de la distance entre les rapides pour les débutants)

-navigable en période estivale uniquement + weekends de septembre, sur lâchers

-lâchers continus de 10h à 17h30, prévoir d’être à Courtibas à 18h max sous peine de devoir porter toute la dernière partie (ou marcher sur des cailloux)

-exploitation par 3 compagnies de raft, négociation de taxi navettes possibles

-abri à l’embarquement, Wifi et réseau au débarquement (dans le Morvan, c’est rare)

Le séjour : l’humidité, on est full !

A défaut d’un organisateur fiable, prétextant un pouce cassé – [big kiss PY] (©Stéphane), Stéphane a repris la sortie du Chalaux parce qu’il adore organiser des week-ends clubs et pour permettre au groupe de profiter d’une fantastique rivière école et du climat étonnant du Morvan (fraîcheur humide ou humidité tropicale), dans un cadre pittoresque et forestier, à l’abri de tout réseau téléphonique et Wifi (mais on a survécu !).

Un départ matinal du club nous a permis de pénétrer dans le Morvan au soleil de midi (ou ce qui en tient lieu), à temps pour planter la tente avant d’aller naviguer. L’accueil a été pittoresque puisque les responsables des lieux ont sorti une masse et un piquet pour délimiter notre emplacement tout au fond du camping (réservation oblige). Un emplacement de choix : sous les arbres, au plus loin de la lumière et au plus près des gouttes, au pied d’une petite pente avec crottin de cheval inclus et à côté d’un parterre de ronces. Après réflexion, nous pensons avoir été les cobayes d’un emplacement-test à peine arraché aux ronces. Autre petite particularité, les sanitaires sont fermés à clef avec une clef par emplacement. Pour les besoins nocturnes, soit vous risquez de froisser vos voisins de tente en leur demandant la clef à 3h du mat et de devoir autogérer vos sécus sur l’eau, soit vous gérez ça en mode rivière. On a découvert tout ça au fur et à mesure mais on était bien, surtout grâce à la maxi-tente avec auvent de compet ‘ de Stéphane (reconnaissance éternelle).

Après une installation et une collation promptement menées, l’équipe des kayakistes est allée briser les flots pendant que Juliette était en éclaireuse en terre de camping. La première navigation a permis à tout le monde de (re)découvrir la rivière et ses cailloux sournois en compagnie de collègues belges très sympas qui nous ont fait économiser des sécus. Repérages et sécus ont été de rigueur pour une première descente très enthousiasmante. Cela a également été l’occasion pour Agathe de faire une première cravate baignée en public sur un stop (il y avait des cailloux) après la Perte des veaux. Les rapides n’ont eux posé aucun problème, et les amateurs ont même refait Courtibas à plusieurs reprises pour tester le stop gauche avant et le stop droite dedans avec reprise dans le S. La deuxième navig a permis de consolider les bases avec cette fois-ci un petit bain dans la Piscine à bigues parce que 1. faut varier les plaisirs ; 2. sans vitesse, ça marche moins bien.

La soirée a été tranquille (la nuit tombe vite sous les arbres) après la préparation de 10 kg de salade de pâte au pesto pour le lendemain midi. On notera une préparation rigoureuse de sortie avec élaboration des menus en amont mais une légère incertitude sur les quantités pour 5. Avec 8 bouteilles de bières/vin (qui ont failli passer à 12 pendant les courses) et de quoi nourrir l’intégralité du camping pour les 4 jours, on était large. Les sites de recettes c’est comme la météo, faut comparer avant de se décider. On notera aussi au fil du séjour que la descente de cookies est plus rapide que celle de la salade de pâtes, voire des bières.

Le point météo du soir laissait penser qu’une petite pluie de bienvenue se présenterait dans la nuit, mais que nenni, malgré la foire à la limace dans le campement. Ce contexte favorable nous a permis de faire une nouvelle belle navig le dimanche matin avec 2 esquimos entre la Perte et Courtibas pour Loïc et Agathe pour se maintenir en forme, doublés d’une petite chandelle dans Courtibas et d’un esquimo rodéo de Stéphane sur la fin du parcours. Après une première dégustation de salade de pâtes, toute l’équipe est repartie sur l’eau avec Juliette en duplex de la berge. Pour pimenter un peu le jeu, Stéphane nous a fait passer deux fois les 400 mètres en mode exos/stops/chacun sa ligne et faire (ou tenter) des stops dans Courtibas en boucle, sous l’oeil photographique de Juliette. Les vaillants ont fait 2 descentes ou plus selon les affinités, moins pour Agathe ayant jeté l’éponge après un bain dramatique post-rapide. Cet incident a conduit à des rayures sur le nouveau casque intégral rouge 8e merveille du monde jusqu’alors indemne de tout bobo. RIP le casque après ce bain (Mélanie, ta pagaie n’a rien, promis !). A noter aussi sur la descente : un bel appui de Stéphane en réception sur la perte (avec sécu bien sûr).

Mathieu est reparti sur Lyon à la suite de la dernière navig. Pour se remettre de ces émotions et fêter les victoires de la descente, l’équipe a joyeusement préparé un dahl de lentilles, dégusté en refaisant le monde. La fin de soirée a été sauvée du déluge du Morvan par l’auvent magique, ce qui a conduit à de belles découvertes, entre concert/atelier de tongue drum par Stéphane et échanges sur le pisse-debout et autres sujets essentiels.

Il n’y avait pas de lâcher lundi donc le programme établi prévoyait une rando en forêt. L’orage s’est néanmoins réveillé avant nous donc nous en avons profité pour faire une grasse mat et prolonger le petit déj sous l’auvent magique jusqu’à 11h avant de nous mettre en route. La rando de Jean-Mi à partir du charmant village de Lormes nous a permis de faire trois découvertes majeures. La première était la nécessité d’un GPS sur un parcours tout terrain dans une zone dépourvue de réseau pour pallier un balisage un peu hasardeux. Tels des Indiana Jones 3.0, les aventuriers ont gravi des rochers et franchi des torrents pour aller explorer la forêt du Morvan en quête de la cascade magique, de la grotte aux fées et autres merveilles locales. Les murets ancestraux du Moyen-Age et les arbres se sont inclinés devant Loïc (dont le pas leste avait peut-être un peu pâti des mets du camping) et le genou d’Agathe a cédé face à l’agression d’un barbelé en plein chemin (selon le GPS) / passage non-identifié (selon la carte et les participants).

La fin des gorges de Narvau a marqué la fin de la civilisation et la perte de contact avec nos compères randonneurs pour s’enfoncer au plus profond des bois, à l’affût des chants d’oiseaux et de la flore locale. Loïc et Stéphane ont été d’une aide précieuse pour identifier les hôtes de ces lieux arborés. Nous avons retrouvé une vue dégagée à l’étang du Goulot qui nous a permis de faire une halte pour pique-niquer en observant des collègues en freestyle et course en ligne évoluer sur l’eau non vive. Le retour de la salade de pâtes au pesto s’est révélé controversé, d’aucuns disant qu’elle était fermentée et plus proche du kéfir de tomates que de la recette originale, d’autres qu’elle avait un petit goût relevé plus appétissant. Une sécu a donc été posée mais personne n’a été malade après la dégustation. La suite de la randonnée boisée en quête d’un point de vue entre les sapins nous aura permis d’apprécier la densité de la forêt plus ou moins naturelle entre les montées et descentes ainsi que les tapis de mousses et d’aiguilles ponctués de champignons aux couleurs surprenantes. En haut de la « crête » en cœur de forêt, Stéphane a découvert un autel druidique pour les sacrifices de kayakistes ayant raté leurs stops et s’est risqué à l’essayer. Heureusement, il a pu s’en extraire sain et sauf, l’autel étant un peu raide et trop ensorcelé pour lui permettre de faire la sieste.

Pour célébrer l’arrivée à Lormes sans pertes dans le groupe, nous avons testé les glaces de la boutique « A côté » en déambulant entre les galeries d’artistes ouvertes pour la journée. Au-delà de la glace poire/piment d’oiseau, cela nous a conduit à la deuxième découverte majeure de cette rando, qui sera désignée ci-après comme « l’effet Morvan » : un flétrissement incontrôlable de tout bien victime de l’humidité ambiante. Les cornets de glace y étaient particulièrement sensibles et devaient être stockés dans le magasin plutôt qu’en extérieur pour garder une tenue digne de ce nom. Nous n’avons cependant pas pu savoir quelle était la durée de vie d’un cornet de glace avant flétrissement en milieu naturel. Nous avons par la suite pu observer les ravages de l’effet Morvan au campement sur les cookies et le carton alimentaire ; heureusement, le plastique des kayaks résiste encore bien !

La troisième découverte majeure de cette promenade bucolico-arborée était la présence de tiques sur le parcours. Si les Limaces Géantes se sont développées dans le Morvan pour coloniser le pays, les Tiques Géantes (true story, on vous laisse vérifier sur Wikipédia) n’ont fort heureusement pas encore attaqué la région. Juliette et Stéphane ont été adoptés par des baby tiques qui s’attachent très vite et fort à l’adulte sur lequel elles jettent leur dévolu. Il a fallu toute l’expertise de Loïc pour libérer les aventuriers de ces nouveaux hôtes agressifs et affectueux. Agathe prônait l’extermination des bestioles par le feu mais Loïc a préféré écrabouiller la première. Stéphane devait avoir bon goût puisque la deuxième a résisté à la pince un bon moment avant de s’échapper sur le sol du campement, à l’affût de sa prochaine victime. Par mesure de sécurité, on a quand même déplacé la table du repas pour éviter un nouvel accrochage de Kiki notre tique domestique.

Il faut noter lors du repas du soir le dévouement de Stéphane sur la descente de bière après la descente de rivière par respect pour la tribu de pic-verts dans sa tête depuis la veille. Nous n’avons pas épuisé le stock de bière sur la sortie mais quand même fini une bouteille de génépi qui traînait au club (pour les amateurs lors des prochaines sorties, il reste encore du whisky, du vermouth et 2 bouteilles 1/2 de sucre de canne ???). La soirée nous a permis d’élaborer le plan d’attaque pour le rangement du camp, en fonction de la pluie du matin. Nous avons donc pu préparer le scénario du prochain court-métrage du CKTSV : pliage de tente en combi sèche sous une pluie diluvienne.

Après avoir guetté le tonnerre toute la nuit, les vaillants l’ont entendu sur les coups de 6h du matin, avant l’appel du réveil. Nous n’avons pas été assez rapides face au déluge du matin pour tout plier au sec mais nous avons néanmoins pu jeter deux tentes plus ou moins pliées et des affaires dans une voiture avant d’aller déjeuner sous l’auvent magique. Cela a eu un avantage notoire (au-delà de l’absence de crème solaire), la possibilité de prendre un petit déj tranquille (avec une apnée verbale de 10 min) tout en arrivant tôt sur la rivière, qui était presque à nous par rapport aux autres jours.

C’est là que la magie du Morvan a opéré pour nous offrir une navigation sous la brume, tantôt au milieu des loups, des elfes et autres créatures, tantôt sous la percée d’un rayon de soleil. Comme certaines traditions ne méritent pas de durer 20 ans, la descente s’est faite sans sketch sur la Piscine à bigues. On a fait les 400 mètres 3 fois pour travailler les stops et on s’est même fendu d’un nettoyage de branches dans un stop (pour racheter notre karma après le sacrifice d’une limace dans la rivière). Après 4 descentes sur le week-end, Stéphane (ouvreur officiel) pensait que ses collègues avaient mémorisé le parcours, mais ses 2 compagnons étaient encore en mode apéro/exercices de stop en arrivant sur Courtibas. Après avoir snobbé le baby stop à gauche pré-rapide indiqué par Stéphane, Agathe a réalisé dans le rapide qu’elle était dessus et l’a fini sous l’eau avant d’esquimauter à la sortie. Loïc a aussi compris dans le S qu’il était sur le rapide. Conclusion : on l’a tous repassé, avec plus ou moins de succès sur le choix des trajectoires. Loïc s’est replié sur un direct hasardeux après une tentative de stop et Stéphane s’est envolé sur la fin du rapide (hors caméra malheureusement mais très BG quand même). Le soleil nous attendait à l’arrivée pour faire sécher nos affaires et profiter d’un dernier repas ensemble au campement avant de larguer les amarres.

Conclusion : le Morvan, c’est tout ou tout, de la pluie et de l’humidité même à 40 degrés. C’était un super séjour au plus près des éléments et de la faune locale : on a discuté bouffe (dont gigot-bitume), écologie, musique, extra-terrestres et 1000 autres sujets ; écouté un concert de tongue drum et la pluie qui gouttait sur la tente depuis l’auvent magique et fait de super navigs avec une sécu d’enfer. Bref, un cadre (humide) fantastique et une équipe au top pour un sortie à refaire !

Logistique camping :

-camping L’évasion, idéalement situé en face de l’embarquement (900 m en contrebas), à côté d’un lac

-possibilité de réserver du pain au camping et restauration possible sur place (les frites maison nous ont clairement fait de l’oeil mais on réserve le test culinaire pour la prochaine fois)

-menus repas (option veggie ou carnée): salade de pâtes au pesto, dahl lentilles/coco, ratatouille

Catégories : Récits sorties