Participants: Florian, Guy, Luc, Nico F, PY, Raph
Nombre de véhicules: [censuré]
« Mesdames et messieurs, bienvenue à bord de cette navigation CKTSV Airways 1506 à destination de la Romanche et du Vénéon. Je suis Nico F, votre capitaine. Au nom du CKTSV je suis heureux de vous accueillir à bord aujourd’hui. Mais avant de décoller j’aimerais avoir toute votre attention sur les consignes de sécurité suivantes :
Il n’y a qu’une seule issue de secours, localisée au centre du kayak
En cas d’évacuation, tirez sur la poignée de votre jupe et abandonnez le kayak
Débranchez votre cerveau ou mettez-le en mode « Survie » pendant la durée complète de la navigation
Merci pour votre attention. Nous vous souhaitons une agréable navigation ! »
Le RDV était donné à 10h45 à Livet. Arrivé de Luc et PY à 10h32, Guy à 10h33, Raph et Nico à 10h44. Ça c’est de la pünktlichkeit (NB : ça veut dire « ponctualité » en allemand, un concept qui a le vent en poupe au CKTSV). Déjà que la vallée est plutôt moche (voire carrément glauque) et qu’en plus les troncs d’arbres passent difficilement les barres à rappel de Livet, le P4 de la Romanche ne fait pas sensation et on se rabat sur le P5. Même Nico F était pensif, c’est vous dire ! M’enfin bon, vous verrez plus tard que si on aurait su, et ben on aurait quand même fait le P5. Florian nous retrouve au départ du P5.
Le P5 donc. Annoncé en classe III-IV avec un passage V, on dira plutôt du classe IV compte tenu du niveau d’eau, avec toujours le passage V à repérer/porter/passer/nager (rayer les mentions inutiles). Le soleil est là et Luc a sorti le k-way manches courtes pour l’occasion (bah oui, en habitant à Hambourg il s’est habitué au climat de la mer du Nord). On embarque et 100m plus tard, les rapides commencent. Même pas le temps d’admirer le paysage, faut rester concentré, ça enchaine à 200 à l’heure. Pas un seul stop, le débat est ouvert pour déterminer la raison : trop concentrés ou absence de Jérôme ? Nico ouvre le bal des esquimautages après un quart d’heure de navigation. Pas de témoins, il l’a avoué de son plein gré.
Puis c’est le début du seul rapide 5 de la descente… et du sketch. La configuration du rapide est la suivante : un léger virage à droite. À l’intérieur, des pavasses et des gros pleureurs qui rappellent, pas franchement inspirant. L’extérieur est moins hostile, un gros seuil puis des grosses vagues. Et il y a même un contre accueillant en amont pour débarquer, repérer et choisir entre la natation ou la randonnée.
Le sketch a commencé au moment où Luc, ce crétin, s’est pris une tôle dans le rapide précèdent, situé seulement 100 mètres en amont. L’avantage d’être en manche courtes sur ce genre de rivière permet d’expédier l’esquimautage dans la seconde qui suit la boite. L’inconvénient est qu’à la vitesse ou ça va, on a vite fait de louper le stop pour repérer. Résultat : une marche arrière contrôlée dans l’extérieur du virage, sans se mouiller les cheveux. Le repérage est donc abrégé et la ligne arrêtée. Notre très prudent PY porte et les autres enchaînent.
C’est reparti donc pour le reste de la descente qui se termine en douceur toute relative. Enfin c’est sûr qu’après avoir passé un rapide V en marche arrière, c’est pas du III+/IV- qui va vous effrayer.
Le vote démocratique entérine le bas Vénéon comme 2e navigation de la journée après une pause repas.
Le Vénéon. Parlons-en… Là au moins, pas de tergiversations possibles. Seul le parcours du bas est envisageable. Les deux premiers tiers sont en classe III-IV et le dernier en IV-V. Heureusement le dernier tiers est visible depuis la route et permet un « repérage ». Je le mets entre guillemets car il n’y en a pas beaucoup qui ont suivi la ligne idéale, ou même la ligne qu’ils avaient en tête (sauf PY qui a eu la bonne idée de ne pas se mêler au sketch).
Alors le premier tiers se passe très bien. Là au moins on peut prendre quelques secondes pour admirer la vallée, qui a plus de charme que celle de la Romanche. Il n’y a pas de barrage (pas encore du moins…) ni de baraque délabrée. On repère vite fait un rapide de classe IV évoluant au fil des éboulis. Et c’est le début du dernier tiers… et des emmerdes. Entre ceux qui veulent débarquer à nouveau pour repérer, celui qui veut porter et ceux qui pensaient enchainer tambour battant, l’entrée dans le rapide se fait de façon légèrement désordonnée.
Le seuil de l’entrée du rapide en a surpris plus d’un. Et c’est parti ! La première moitié ne se passe pas trop mal et Luc et Raph en profitent pour faire un stop. Attends, fallait passer extrême gauche ou milieu gauche ici ? Oh puis merde, on y va ! Et c’est le drame. Luc se fait coincer sous un rocher et commence donc son premier bain de l’année. Il termine le reste du rapide à la nage, pagaie à la main. Le kayak est suffisamment bien éduqué pour s’arrêter tout seul sur un bloc. Il n’y a plus qu’à envoyer Nico en plongeur pour récupérer le kayak et le ramener au bord. C’est costaud ces Liquidlogic ! Il ne reste plus que de 200 mètres avant l’arrivée, et un seuil en virage à négocier. Un jeu d’enfant comparé à ce que nous venons de passer.
Environ 20 secondes après avoir débarqué, la pluie se met à tomber et nous nous changeons rapidement pour nous réfugier dans les voitures en attendant l’accalmie pour charger les kayaks.
Une fois les kayaks charges nous décidons de retourner voir ce fameux dernier rapide, ce qui permet de constater les dégâts, et pour Luc de retenir l’emplacement de ce p^%t@!#n de rocher, pour la prochaine fois. Luc s’illustre à niveau par ses talents de pilotes lors d’un demi-tour avec la remorque dans Bourg-d’Oisans alors qu’il cherchait une place de stationnement. Débriefing de la sortie autour d’une bière avant de reprendre la route pour Lyon.