Présents : Guillaume, Samuel, Marie-Laure, Christelle, Nico La, Nico Re, Nico G, François, Stéphane, Denis, Mélodie, Pierre-Yves, Bilal, Alex, Mickaël, Frédéric, Jean-Noël, Lionel, Anja et Sébastian

Samedi 1er août : Convoi vers Trun

RDV au CKTSV à 8h00, chargement du minibus et départ vers la Suisse direction le sud. Le sud? Ça commence bien… Demi-tour du minibus à St Priest direction… le nord. A la frontière, surprise, nous devons acheter non pas une, mais deux vignettes: une pour le minibus et une pour la remorque. Bon, 40 CHF à 15 personnes, ça n’impactera pas trop le budget. Afin d’éviter la longue route d’Interlaken, nous contournons par le nord de Berne puis redescendons sur Andermatt et sa magnifique route de montagne. Tiens, le minibus semble vouloir terminer la boucle car il prend la direction d’Interlaken. Bizarre… Tant pis, les deux voitures continuent, le minibus se rend compte de son erreur et nous le retrouvons à Trun avec 3/4h de retard. Décidément, ce minibus est une machine à sketches… Au passage, la descente du col d’Andermatt est vertigineuse, les freins ont bien chauffé.

L’accueil au camping est très sympa. Le marabout et les tentes sont montés en vitesse avant la pluie et nous pouvons nous détendre après une longue journée de route interrompue par une seule pause pipi dans une station service munie de toilettes futuristes et gratuites (si si !!). Aujourd’hui c’est la fête nationale suisse. Nous avons droit à la musique traditionnelle en sirotant une bière sous le chapiteau. On finira par faire la chenille avec des soixantenaires éméchés.

Dimanche 2 août : Hinterrhein (Thusis – Reichenau) / II (III+) / BE

C’est décidé, nous naviguons sur l’Hinterrhein. On se renseigne à Versam sur les possibilités de navig dans les environs. Cette année c’est sec, cela risque d’être compliqué…

Le niveau est bas au départ, une belle grille nous attend mais le topo nous rassure sur la navigabilité. Pas de difficulté si ce n’est un passage 3-4 (topo) que nous ne verrons pas. Apparemment, la classification est parfois sujette à controverse. L’arrivée se fait à la jonction de l’Hinterrhein (Rhin postérieur) et du Vorderrhein (Rhin antérieur). C’est là qu’ils forment le Rhin.

Lundi 3 août : Vorderrhein (Ilanz – Reichenau) / III (III+) / ME

Et c’est parti pour le Rhin antérieur, le grand canyon suisse! Pour embarquer, certains prennent le chemin, d’autres (Bilal, Guillaume) empruntent la glissière métallique en amont. Le canyon est magnifique, le niveau d’eau satisfaisant et c’est tant mieux, vu la distance à parcourir. Fred et Mickaël sortent les SUP car, hormis la première difficulté qui arrive vite, rien de bien méchant. On en profite pour admirer le paysage, régler nos appareils photos et caméras. Le seul challenge sur cette section consiste à ne pas recevoir de caillou sur la tête à hauteur de Versam.

A la recherche d’une seconde navig, on se prend un but sur le Glenner. Tenaces, nous allons voir le Medelsbach. La gorge est superbe mais le niveau d’eau est incertain, il se fait tard, le soleil n’illumine plus la gorge et nous ne pourrons pas tous naviguer sur cette section cotée 4-5.

Mardi 4 août :

  • Randonnée vers le glacier de Punteglias

Le monde se divise en deux. Ceux qui naviguent et ceux qui marchent. Une rivière en 4-5 pour les uns, 1500m de dénivelés pour les autres, une bière à l’arrivée en guise de récompense et une vue imprenable sur le glacier. Guillaume s’émerveille devant les Aconit et Nico G part à la chasse aux marmottes avec ses jumelles Swarovski. Le ciel commence à se couvrir, il ne faut pas tarder et Nico G qui flotte dans ses chaussures a bien du mal à terminer la descente.

  • Gorge du Medelsbach / Classe IV-V / BE

Pendant ce temps, les autres sont sur le Medelsbach, que ML surnomme «sa petite Glueyre alpine». Une belle gorge dont la reconnaissance sera minutieuse, plus que celle du spot d’embarquement. On oublie vite que le kayak, ce n’est pas seulement la rivière, mais aussi les emmerdes… Petit échauffement sur du manœuvrier et on arrive à l’aplomb d’une chute de 6m. Une sécu encordée est posée en réception pour récupérer les nageurs avant la chute suivante. Mick engage la 6m et se prend un rocher en réception. Sa pointe est endommagée et ses vertèbres en ont pris un coup. Tout le monde porte, ou plutôt descend, en rappel. On enquille la chute suivante et on continue step by step. De nombreux seuils se font à vue, sauf quand la personne qui ouvre se prend un bain. Arrivés au débarquement, on se congratule, sans se douter de ce qui nous attend…

Stéphane et ML vont chercher le camion à l’embarquement. Là-bas, un Suisse déchaîné leur réclame 200CHF. Bien sûr, ils refusent (on n’est pas en Russie non plus…). Le Suisse les bloque avec un 4×4 et appelle les autorités. ML a beau faire ses yeux de cocker, lui dire que ses amis attendent dans la gorge sous l’orage, rien n’y fait. La police locale arrive, sous la forme d’un Texas Ranger en débardeur qui les accueille d’un «Eh eh! j’ai une mauvaise nouvelle pour vous!». Une heure de négociations démarre. Dans cette situation, pas sûr que de parler Allemand soit un avantage… Tout y passe: colère, gentillesse, humour… Notre budget finira plombé. Mais, dans ce cas, la taille du groupe nous avantage. Un conclave a lieu sous le marabout et nous décidons de faire une division par 20. La cagnotte en prend un coup et Bilal se demande ce qu’il va bien finir par manger, lui qui ne bouffe que des sardines à l’huile depuis 3 jours. En soirée, un Iphone 4S se fait un plongeon dans les toilettes et se retrouve en quarantaine dans le bol de riz de Nico G.

Mercredi 5 août : Intégrale du Landquart / Classe III-IV / ME

et voyage vers le camping « Sur En »

Le manque d’eau nous pousse à lever le camp et à nous diriger vers l’Engadine, à Scuol (au pied du Piz Buin) quelque part à l’Est de Davos et St Moritz, on ne se refuse rien.

En chemin, nous naviguons sur le Landquart, partie basse le matin, partie haute l’après-midi. Celle-ci est un peu plus difficile et se termine par un passage IV puis un III+ où Denis nous fait travailler le sauvetage. Très jolie rivière assez étroite qui court tout du long. La difficulté augmente et François a droit à son premier bain sur le bas. En fin de parcours, une petite enfilade a raison de Mickaël et Stéphane. Samuel se foule la cheville et à la surprise générale, Denis esquimaute sur le IV, en effrayant certains qui décident de porter.

Nous reprenons notre route et le minibus manque d’agoniser à plusieurs reprises avant le Flüelapass. Avantage de la taille du groupe, nous avons une expertise en mécanique qui se charge de faire le nécessaire. Pendant ce temps, les autres font des vidéos ou de la méditation d’altitude.

Au retour, le minibus prendra le tunnel ferroviaire de Vereina. Et tac 65 CHF de plus.

La descente offre des vues imprenables sur les pissous du bassin versant. Tout le monde semble rassuré par les niveaux. Bilal demande même à naviguer la Susasca. D’accord Bilal, mais quand tu seras grand…

Arrivée au camping de Sur En, remontage du marabout et des tentes. Maintenant que le groupe est échauffé, on peut attaquer les choses sérieuses côté navigation…

Jeudi 6 août :

  • Inn / Gorge de Schuls / III-IV / ME

Navigation en deux groupes pour ne pas surcharger la rivière et première difficulté peu après le départ. Fredo nous fait une démo avec une belle giclée. Ca passe pour certains, ça nage pour d’autres. La navigation se termine au (nouveau) barrage de Scuol dans une eau à l’odeur pas très rassurante. Mais bon, on est kayakiste ou on ne l’est pas.

  • Inn / Gorge d’Ardez / IV – V (6) / ME

L’après-midi, un groupe part faire les gorges amont, pendant que d’autres bossent leur esquimau et leurs bacs arrières à côté du camping. La gorge d’Ardez… un must qui se veut être la section la plus difficile de l’Inn. Pierre-Yves nous accompagne pour sa première sortie en IV-V. On aperçoit l’éperon rocheux qui marque l’infran ou «Bockschlitz». Le portage est épique. On épilogue sur la classification du rapide porté. Certains le voient X, d’autres le cotent en 6 et d’autres se demandent qu’elle est la différence. On porte le passage suivant qui siphonne à l’arrivée. On arrive alors sur un enchaînement de 3 seuils, dont un qu’on ne voit pas bien. On décide de le reconnaître RD. On constate la présence d’un rappel. Denis enquille illico dans l’étroiture à gauche et tout le monde suit. Certains poursuivent jusqu’à Lischana où se trouve une fontaine d’eau gazeuse aux propriétés réparatrices.

Vendredi 7 août :

  • Inn / Gorge de Giarsun / IV / ME

Hier soir, rébellion des élèves qui demandent à travailler sur la rivière plutôt que de filer tout droit. Nous continuons notre exploration de l’Inn en remontant plus en amont. Les 11km nous prendront un peu plus de 4h, travail oblige. Le parcours comporte plusieurs passages difficiles dont un avec rocher siphonnant au milieu. Ca passe sans problème pour Mick, Bilal, Alex et d’autres… Guillaume prend trop à droite et heurte le rocher qui l’éjecte et le retourne. Le deuxième esquimautage sera le bon. Ce passage en effrayera plusieurs qui porteront.

Puis le groupe doit faire face à un bain en entrée de gorge. La poursuite commence… Le nageur est récupéré, pas le bateau. Le courageux Stéphane finit par leasher et se retrouve enroulé autour d’un rocher, tel un chien autour d’un poteau. Son système de largage ne fonctionne pas. Au bout d’une dizaine de secondes interminables, la découpe du leash débute. Stéphane finit par larguer son leash et ML son couteau. Et ce n’est pas fini! Plus bas, Jean-Noël s’amuse à surfer et … nage faute d’avoir suffisamment travaillé son esquimautage la veille. Le sauvetage quelque peu chaotique (faut-il sauver le soldat Jean-Noël ou son bateau : grand débat) prend du temps et le topolino rose s’en tire avec une pointe avant enfoncée.

Ce soir, on se prend un but sur la gorge de S-Chanf. On aurait pu s’en douter, si on avait regardé les niveaux sur le net, mais comme le téléphone de ML est encore dans le bol de riz, elle a une bonne excuse… A la nuit tombée, discussion houleuse entre Jean-Noël et ML sur la notion de siphon, de drossage siphonnant, le classement des rivières, la signification de Sur En… Il se fait tard, je vais me coucher avant la fin des débats.

Samedi 8 août :

  • Inn / Gorge de Tösen / III-IV / ME

Dernier jour de navig. Nous décidons de traverser la frontière pour entrer en Autriche. Sur cette portion, l’Inn est large et volumineuse. Quelques bons trains de vagues ont raison d’un Lionel qui esquimaute magistralement et d’un Alex qui prend un bain mémorable, sauvé par Anja quelques centaines de mètres en aval. Nous déjeunons à Landeck d’un taboulé préparé par Christelle et dégustons en guise de dessert une délicieuse glace vendue par un italien ambulant.

  • Sanna / III (4) / BE

Les paysages sont quelconques mais la rivière, un peu comme le Landquart, court en continu avec quelques passages bien mouvementés. Sympa. Les niveaux sont affichés sous forme graphique sur écran plat à l’arrivée. La grande classe.

  • Inn / Gorge de Landeck / III (III+) par BE

Quelques kayakistes nous vendent une dernière portion de l’Inn comme étant du IV sur 8km. ML, Sebastian, Anja, Guillaume, Mickaël, Fredo et Stéphane se décident mais la déception est grande car les 8km sont avalés en 30′ sans véritable difficulté.

Le soir, nos kayakistes s’endorment en pensant déjà au retour. Les autres s’offrent un séjour à l’Ospidal de Scuol pour une immersion plus complète dans la culture locale. En Suisse, même le parking des urgences est payant. Comme il est déjà 2h du mat, ML ne tente pas de négocier la nuitée d’hôpital en chambre privée (250 CHF). Heureusement que le petit déjeuner proposé est nutritif.

Dimanche 9 août : Retour en France 🙁

Le camion prend le tunnel ferroviaire et Nico G échappe de peu au rapatriement en avion. Guillaume repasse le col et tout le monde remonte jusqu’à Zurich pour éviter le second col via Andermatt. Nous pensions en rester là, mais c’était sans compter la cupidité des Suisses qui nous taxent encore 260 CHF pour dépassement de vitesse sur autoroute. Et oui, en Suisse en roule lennnnnntement, c’est 80 km/h max sur autoroute pour les véhicules avec remorques. C’est écrit à la frontière. Le retour a dû sembler long aux passagers du minibus.

Bilan des courses : 40CHF + 65CHF + 200CHF + 260CHF = 565CHF. Ah oui, là ça commence à faire, même à 15.

Rédacteurs : Guillaume et ML

Catégories : Récits sorties