participant.e.s : François, Phil, Laurie, Raph, Nico F, PY, Stéphane, Mélanie, Killyan
Allier, Lot, Tarn : un super trio en 3 jours.
Suite aux derniers épisodes cévenols majeurs, quelques rivières parmi les grands classiques sont encore bien en eau et le Soleil est au beau fixe. L’idéal pour un week-end qui monte crescendo. Les lyonnais ne s’y sont pas trompés qui sont venus seulement pour le premier jour. A l’exception de Phil, pour le plus grand malheur de son bateau comme nous l’allons conter.
Vendredi 1 : Allier et reprise en douceur
Chapeauroux-Alleyras + Alleyras-Monistrol
40 m³/s @Nouveau Monde/St Haon
50 m³/s @Prades
Avec une large majorité, le sondage du week-end demande une reprise cool en classe III. L’Allier est le candidat parfait, les niveaux encore bien gras nous incitent à privilégier le rare Chapeauroux-Alleyras. Une descente en douceur et en 2h30, les plats glissent plutôt bien à ce niveau, les rapides III ne sont pas du tout piégeux : aucun bain ou esquimau recensé !
Mélanie, Killyan et Laurie ont eu leur dose, les autres continuent vers le barrage de Poutès pour terminer à Monistrol (parcours surnommé « le vieil Allier »). Après un portage du barrage assez fluide (9′ pour 6 personnes), on entre dans le vif du sujet. A cette saison, la vanne du barrage étant ouverte, 3 points positifs :
- l’approche du barrage est tout en descente, pas de lac à traverser. Petite vigilance, le stop final au barrage est plus ou moins marqué selon les niveaux, et une petite barre de rappel peut se former en amont du stop (passe à droite).
- on pourrait théoriquement, avec moins de 50 m3/s, passer dans la vanne au lieu de porter. Mais c’est rigoureusement interdit, houla, pas de ça chez nous. Attention, ne pas envisager de le faire avec plus d’eau, ça devient réellement dangereux
- l’intégralité des ~50 m3/s se retrouve sur le parcours qui nous intéresse, ça c’est bon !
Descente volume donc, une rivière large, de beaux mouvement d’eau puissants, plusieurs passes, des rouleaux « dans lesquels on pourrait commencer à envisager de tomber dedans » (Raph), des paysages engorgés typiques : un must qui passe vite quand le barrage est ouvert et qu’on ne fait pas de sketches, à peine plus d’une heure.
Après une longue navette et un au revoir aux quatre lyonnais qui ont des excuses (une nièce à garder, un anniversaire, un canapé qui n’aime pas la solitude, …), nous allons bivouaquer au dessus de Jonchères. Le froid et la nuit nous raccourcissent la soirée, François et Nicolas pestent contre les cloches de vaches qui les empêchent de dormir… à 21h.
Samedi 2 : découverte du Lot
Pont du Crouzet-Ste Hélène + Ste Hélène-Nojaret
0,66 cm ou 11 m³/s @Mende HE
Tout le monde tombe d’accord sur une découverte du Lot tant qu’il est en moyennes eaux. Les topos divergent sur la cotation, on l’aborde avec prudence, et on propose à Laurie de nous rejoindre seulement après Sainte Hélène et les fameuses gorges éponymes. La gorge est belle mais nécessite beaucoup de repérages, au final elle est largement achetable. On se méfiera tout de même du siphon signalé dans le topo dans le premier tiers de la gorge ; nous l’avons tous approché sans le remarquer, tant la ligne la plus évidente le longe.
Après Sainte Hélène et l’embarquement de Laurie, de la belle classe III puis un 4+ sorti de nulle part, très esthétique dans sa ligne slalomée. Laurie se motive courageusement mais baigne dès l’entrée à cause d’un portefeuille traître. Un autre bain plus tard, nous arrivons repu.e.s au pont de Nojaret.
Très beau parcours à refaire avec ce niveau moyen. La division à Sainte Hélène pour faire 2 groupes de niveaux est pertinente et n’écourte pas trop les parcours.
On rencontre des grenoblois au débarquement et vient le moment de tous les doutes et de toutes les négociations (avec soi-même notamment) : doit-on faire un Tarn demain ? Ou plutôt : quelles sont les excuses qui nous permettraient de ne pas faire un Tarn à plus de 230 cm demain ?… On se résout à y aller en embarquant à Manuber pour enchaîner avec un moyen Tarn. L’embarquement à Manuber ? Oh, c’est juste qu’avec le timing serré qu’on a, ce serait pas bien raisonnable d’aller faire le Gouffre et la Trompette…
La route via le Finiels est sublime. Au dessus de Pont de Montvert on trouve un bivouac au bord d’une petite route très peu fréquentée, plein sud. Apéro coucher de Soleil sur les Cévennes.
Vers 20h (sic) François et Nicolas rejoignent leurs hamacs installés dans un pré à vaches. 1 heure plus tard, Marguerite vient les saluer de loin pendant que Clarabelle fait sonner sa cloche comme une folle près du van de Laurie. Panique à bord, François monte une herse de branches mortes autour du campement pendant que Nico se prenant pour Mike Horn dans la jungle surélève son hamac aussi haut qu’il le peut, soit… Juste à la hauteur d’une corne de vache.
Dimanche 3 : Tarnage
Haut Tarn depuis Manuber + moyen Tarn
2,30 m. @Cocurès
En embarquant à Manuber, le premier rapide sérieux, c’est la seringue. Y’en a qui l’aiment bien, mais pas tout le monde. Phil finit en travers dans le premier seuil, Raph lance une corde, Nico essaie de récupérer le bateau… L’ayant raté de peu dans le rouleau, il lui court après jusqu’à entendre un bruit sourd quand le Cross rempli d’eau passe l’infran (là ou le courant se jette sur un énorme bloc). De loin, Nico voit réapparaitre le bateau qui sourit : l’avant est largement ouvert. Arrêt de la poursuite, Phil continuera à pied. Raph, François et Nico terminent de passer la seringue et enchaînent les passages. On retrouve le bateau de Phil peu après la planche à laver, la pointe avant est carrément arrachée, elle doit reposer quelque part au fond de l’eau. On le prend comme une offrande au Dieu Tarn. Phil remonte les bois vers la route haut perchée et aura de la chance sur le stop : peu de voitures, mais les lozériens sont sympa !
Pour les trois qui continuent, ça secoue fort, ça porte un peu. Raph applique avec succès la méthode du « Si je le regarde pas, j’y vais » sur le seuil du Cougnet tandis que tout le monde va voir et opte pour porter. Mention spéciale pour sa ligne osée et sa dépose en bas de seuil exemplaire !
Raph encore, se paiera aussi le luxe d’un petit « débarquement tête en bas » à l’arrivée des mécontents. La méthode, inventée par Jérôme, consiste à ouvrir les rapides qui n’ont pas de visibilité pour les nager et se récupérer très vite sur le bord avec tout son matos avant qu’aucun témoin ne descende. On peut alors arguer qu’on a les cheveux mouillés parce qu’on a un peu enfourné. Je vous jure, l’effet est bluffant quand vous arrivez derrière.
On arrive au moyen Tarn la pression redescend… Sauf pour Laurie qui nous rejoint ! Les dalles passent facile mais Nico fait une blague sur la machine à laver : « vous avez débarqué trop tôt, je crois que vous pouvez aller prendre le stop d’après pour repérer… ». Du coup, une fois qu’on a constaté que c’était le stop de milieu du rapide, tout le monde part à vue dedans. Sur une réception de seuil, Laurie et Patrick (le Veloc) optent pour un lavage en règle, Patrick prendra même un supplément rinçage. « On y flotte comme dans de l’air mais on y respire comme dans de l’eau » dira l’intéressée à propos du rouleau collant qu’elle a essayé. Ensuite c’est Cocurès, notes : le portage du premier rapide est pénible, le bain dans le second pas nécessairement douloureux.
On retrouve Phil et les restes du malheureux Cross à l’arrivée à Bédouès, un bon repas improvisé et plus qu’à faire la route retour. La vache, quel week-end !