Pluies au rendez-vous tout comme les 5 participants : Marielle, Thomas, Christelle, Jérôme, Raph.

Avant-propos : Étant donné qu’il y a toujours beaucoup de choses à raconter sur un séjour de 3 jours, et que je ne compte pas piquer la place de rédacteur ultra-productif à notre secrétaire, je vais essayer d’être concis (si, si, si, si…) mais c’est pas gagné d’avance (ces 3 lignes en sont la preuve).

le nain

Team building au Biocoop de Crest, ou une franchise dans le style (vous savez, ces magasins avec des vendeurs aux pulls en laine jaune, et aux bonnets au cas ou de la neige tombe dans le magasin). J’aurais appris pour ma part que les patates douces sont protégée par un torchon de la lumière, ce qui avouez-le, complique considérablement leur recherche. Et oui ce CR a vocation également à nous cultiver. Sauf si vous êtes des mangeurs invétérés de graines et que les vendeurs de chez Naturalia vous connaissent par votre prénom. Là j’imagine que la patate douce n’a plus de secret pour vous. De même, en parlant de culture, sachez que l’animal totem du week-end fut le Harle-Bièvre. Ce canard atypique est revenu il n’y a pas si longtemps dans la Drôme, mais semble bien s’y plaire et nous a longuement accompagné sur la Roanne. On en apercevra également entre deux vagues sur le bas Eyrieux lundi. Arrivée tardive au Bungalow à l’Aven D’Orgnac, mais franchement quel Luxe ! 2 salles de bains, 2 toilettes, et un nain de jardin pour nous accueillir. Tout le monde s’y met pour un superbe potage de légume et un tout aussi superbe gâteau au chocolat.

Le choix du samedi sera très judicieux : la Roanne, affluent de la Drôme. A croire que c’est une tradition de faire la Roanne lorsque le sable du Sahara épaissis l’atmosphère de la région (La Trilogie du Diois – Roanne, Archiane, Bez – 6/7 Février 21 – Canoë Kayak Lyon Villeurbanne (cktsv.fr) ) . Embarquement sur la partie haute au lieux dit « le Moulin » un peu en amont de Pradelle. De superbes petites gorges calcaires avec un niveau d’eau pas stressant. Débarquement un chouillat plus stressant, mais une belle pancarte indique la proximité de l’infran (et on a encore le temps de débarquer après, mais ne soyez pas trop joueurs…). Jérôme et Raph, réembarquent en dessous de l’infran. Ils retrouvent le reste de la troupe au pont sous St Benoit. Un petit concours de limbo sous un arbre barrant la rivière, et ce n’est pas les plus expérimentés qui s’en sortent le mieux. Thématique pagaie jaune respectée. Microclimat apprécié car la vallée est restée relativement sèche pour offrir un niveau idéal à la découverte de l’eau-vive. Ca fait un bon crochet pour descendre en Ardèche, mais cela en valait la peine. A noté un joli secteur de grimpe qui semble tout neuf dans les gorges sous Pradelle. C’est surement un vrai paradis avec quelques degrés en plus.

La Roanne

Dehors, toute la nuit c’est le déluge. Le dimanche au réveil, c’est plutôt grand ciel bleu (souvenir, peut-être légèrement déformé). Déjà 500 cubes sur l’Ardèche. Technique habituelle, du « on opte pour une rivière, mais on va tout de même voir ce que raconte avant une autre rivière ». Les 2 candidates du jour, Chassezac, et Ibie. 1er pont sur l’Ibie, c’est gavé d’eau, mais l’on décide de remonter. La vallée est très jolie, les vagues dans la rivière également. On arrive à la cascade de l’Ibie. Le nom est un peu surfait car il s’agit d’un barrage rappelant et d’un pont type submersible tagué. Pas le coin le plus sexy de la rivière. Le niveau étant encore haut et ne connaissant pas la rivière, on opte pour une reconnaissance au préalable par Raph et Jérôme. Moralité, de bons trous pas évidents à éviter et des marmites joueuses même avec un bateau de 300l. Et j’oubliai : un moche pont submersible envahi d’arbre nécessitant un portage assez galère quelques centaines de mètres en amont. Un débarquement au mauvais endroit (mea-culpa), les gentils navetteurs, qui auraient voulu et auraient pu rester au lit (le temps que l’on repère) commençaient tout juste à avoir les oreilles qui sifflent lorsque je me suis rendu compte de mon erreur. Nous sommes tous entre deux bains, mais nous sommes également tous entre deux erreurs d’orientation lorsqu’il s’agit des accès à l’eau.

Bref ça aura pris un peu de temps, et décision est prise d’embarquer après le pont gavé d’arbres. Ce n’est pas la section la plus sympa (la fin propose également un autre pont submersible submergé qui n’est pas des plus cools) mais moi j’ai bien aimé tout de même. Puis on retourne au départ toujours blindé de touristes. Ha j’ai oublié de vous parler des touristes ! Week-end Pascal oblige le coin de Vallon Pont d’Arc est bien occupé par des badots ne sachant pas trop quoi faire avec cette météo pluvieuse. A aucun moment lors des nombreuses navettes nous avons été seuls à la cascade l’Ibie, avec jusqu’à une grosse vingtaine de personne pour nous regarder embarquer. Les gens s’arrêtaient le long de la rivière pour admirer nos passages, à la limite de la Ola. L’impression durant une journée d’être Nouria Newman ou Aniol Serrasolses,…, à court terme ça doit être épuisant tout de même. L’un de nous aurait eu un autocollant RedBull on aurait été bon pour signer des autographes, véridique. Exo pendant la navette marrant lorsqu’il y a autant de touristes : regarder intensément la rivière depuis un pont, les gens curieux de savoir ce que vous regardez feront de même. Entrainant une réaction en chaine d’un extrême puissance !

L’Ibie bis , quelques heures après

Et donc pour en revenir à nos histoires de canotage. Les niveaux ayant considérablement descendu, 1m d’eau en moins que le matin. Nous embarquons tous cette fois à la cascade de L’Ibie sur la partie la plus intéressante jusqu’au camping de l’Ibie. Un ou deux petits bains à noter, mais qui se récupèrent facilement.

Souhaitant profiter à fond de l’heure de soleil en plus que nous offre le changement d’heure, nous décidons d’aller jeter un coup d’œil au Chassezac. Le détour n’était peut-être pas des plus utiles après une journée déjà bien riche en navette. Mais le selfie sur les falaises de Païolive valait tout de même des points.

les 5,5 participants du weekend

Le soir c’est crêpes,Miam Miam Miam ! Et de nouveau des trombes d’eau dans la nuit. Remballage et nettoyage efficace le lundi. Le timing est respecté (impressionnant). La navig du jour bas Eyrieux. Certes celui-ci est également gavé d’eau, mais semble un meilleur choix (sur la route du retour, plus de temps de navig, légèrement moins d’inconnus, il y a le mot Eyrieux dans bas-Eyrieux,…) que le mal-aimé du week-end, j’ai nommé le pauvre et malheureux Chassezac. Comme on a acter de beaucoup rouler et pas trop réfléchir ce weed-end, nous faisons une première pause au débarquement. Et voilà 20mn de route en plus + 10 de pause pour regarder la rivière, alors que nous aurions pu aller directement à l’embarquement (et on aurait gagné du péage). Mais cela présente deux avantages à bien y réfléchir après coups : + on attend pour naviguer + les niveaux baissent / ça permet à tout le monde de se faire une idée de ce qui nous attend. Ne pas confondre robustesse et performance !

Picnic aux Ollières. Discussions du type :

– Bah là normalement il y a une digue sous cette vague.

– T’es sur ? Pour moi le barrage c’est 100m au-dessus.

– Oui-oui il y en a deux. Me viens une idée, si je faisais la descente le temps du picnic et vous me récupérer à St Laurent :

– Nan Raph !

– Ban ok, redonne-moi du fromage alors.

La navigation : 250 mètres cubes/s sur cette section c’est génial. On peut choisir de foncer droit dans des trains de vague d’1m de haut, et quelques trous bien visibles. Ou bien de tout éviter en longeant les bords, on aura tendance à choisir cette option. Certes un bain pourrait être long du fait d’énormes contre-courants très marmiteux, mais le bord toujours rejoignable facilement (rivière légèrement débordante avec de nombreuses plages ou champs, c’est toujours mieux que plein de végétation et des falaises). En fait les zones « calmes » étaient plus sujettes à sketch que les langues d’eau principales. Tout se navigue à vue. Tout, non pas vraiment un 1er passage au niveau d’un vieux pont dont il ne reste que les culées interroge, mais la vision un stop plus bas lève les doutes, RAS . Quelques temps après, un autre pont dans un état similaire encore plus ancien et plus massif surplombe une petite gorge granitique. Je pars faire un repérage. Ça passe à droite c’est que des marmites et quelques trous dont il est peu probable de passer dedans. Je passe les consignes de passer plutôt à droite et 300 m plus haut ça s’élance (même pas eu le temps de passer un coup de fil pour expliquer plus clairement la situation). Et là, vous qui êtes des grands habitués des CR, vous voyez arriver l’exercice de natation synchronisé. Et bah détrompez vous, tout le monde passera sans presque se tremper une oreille. Cela dit, la sensation de volume du passage sera suffisamment importante pour qu’un repérage depuis l’aval (mon préféré) et débarquement général s’impose pour mieux se rendre compte et reprendre ses esprits. Ayant débarqué un peu plus bas pour repérer, ma reprise n’en a été que plus compliquée dans les marmites. Le reste du groupe ayant tenu sa droite s’est fait moins chahuter. Après ce passage du Pontpierre, (ne cherchez pas les images sur Google, ou il n’y a pas la moindre trace de vaguelette, ce passage épique perdrait de sa sublime) la navigue va en se simplifiant. La plaine s’ouvre et l’on a plus qu’à se laisser porter par le courant. Débarquement en RG à Saint Laurent à la Bibliothèque/Salle des Fêtes. A noter que l’on aurait pu également tirer jusqu’à Beauchastel.

Le Pontpierre, cherchez les kayaks

En résumé du week-end :

  • un super groupe qui ne se connaissait pas trop, tant sur l’eau qu’en dehors. Les plus néophytes en eau-vive ont su utiliser toutes leurs ressources (dont un bon nombre acquissent dans d’autre sports outdoors)
  • des conditions pas évidentes dû à de gros niveau d’eau. Mais ici, les pertes de temps dû aux grandes discussions de navigation auront été bénéfiques pour gagner des dizaines de mcubes en moins sur les rivières (c’est rare que ce soit dans ce sens).
  • de très chouettes rivières qui ne seront naviguée avec ces conditions peut-être qu’une fois dans notre vie de kayakistes.

Raph