par Christelle

 

Ce sont les comptes rendus qui ont motivé Samuel a adhéré à notre club. Je me lance donc dans la rédaction de celui-ci qui pourrait en tenter d’autres peut-être moins accros de kayak mais …

 

Navigation du pont de Colombier-le-Vieux à l’intersection Doux/Duzon, une douzaine de km.

Classe III avec quelques passages IV (peu de visibilité) et deux passages en V

Route difficilement accessible.

 

Seulement trois participants : Samuel, Jérôme et Christelle ; certains l’avaient navigué la veille, d’autres pensaient que les niveaux d’eau étaient trop bas. Ne pas se fier pour cette rivière à « eauxvives » : 5 /6 m3 indiqués à la station de Lamastre ne signifie pas que la navigation n’est pas possible plus en aval au départ du pont menant à Colombier-le-Vieux.

Eh ce fut une bien belle journée autant sur le plan de la navigation que de l’animation présente sur les rives de ce parcours !

Départ 5 m en aval du pont, juste après un seuil avec rappel. La descente jusqu’à l’eau nécessite que les bateaux soient encordés.Les 100 premiers mètres font partie des plus difficiles de la rivière avec un seuil qui rappelle un peu, suivi du 1er passage V. Nous débarquerons pour ces deux passages et porterons le 2nd .

Rq : la majorité des navigateurs s’étant lancé sur ce parcours la veille ont passé le V. Mais comme dirait une brillante kayakiste que je me ferai le plaisir de nommer ici : Brigitte Clémenceau « Une rivière avec moins d’eau* peut être bien plus difficile qu’avec plus d’eau ! » * le niveau ayant certainement un peu baissé depuis la veille

La suite du parcours est plus facile. Nous suivons pendant un moment la voie ferrée touristique et ses nombreux vélos rails puis nous nous éloignons de la civilisation sur une boucle d’environ 5 km.

Les rapides sont courts mais pas tous visibles dans leur totalité. Les stops sont nombreux et, même s’ils sont parfois un peu fuyants, on n’hésite pas à les faire. Un ouvreur est donc un avantage non négligeable même pour cette partie. S’il est sophrologue par-dessus, je ne vous dis même pas ! C’est le top !

Nous nous croyons seuls au monde. Belle illusion ! Le parcours est en fait ponctué de naturistes. Nous rencontrons de bien beaux étalons. « Beaux » n’est peut-être pas le terme, mais impressionnants dirons-nous.Mes co-équipiers sont en quête de l’apothéose. Je le vois. Le coup de pagaie est beaucoup plus dynamique. J’ai du mal à suivre (mais ai-je vraiment envie d’accélérer ?). Mon bateau marqué d’une grosse fente prend l’eau, je dois écoper régulièrement (bonne excuse mais ça marche).Tous leurs espoirs semblent tomber à l’eau. Le sexe opposé reste quasiment inexistant et bien moins exhibitionniste.

Un chasseur finit par couper court à toutes ces velléités.

En effet, toujours dans cette même boucle, nous croyons être pris dans une embuscade. Un tir à la carabine résonne dans nos oreilles. Que se passe-t-il ? Encore des connards de chasseurs mais sur quoi tirent-ils ? Notre ouvreur est parti devant, nous ne le voyons plus. Le soleil, assez bas, fait briller la surface de l’eau. La végétation et une courbure de la rivière réduisent encore notre champ de vision. Nous avançons au gré du courant qui s’accélère progressivement, marquant l’entrée dans un petit rapide. Un autre tir retentit, encore très près de nous. Je vois alors deux sangliers traverser la rivière quelques mètres devant moi puis s’enfuir sur la rive gauche. Je suppose alors qu’un … se trouve sur la rive opposée. Un troisième tir. Nous nous trouvons maintenant sur la trajectoire des balles. Je ne vois toujours pas l’énergumène mais j’ai très peur.

Ouf ! Quelques secondes plus tard, on voit enfin l’auteur de ce trouble, paré de son gilet fluo, fusil pointé sur un sanglier se tortillant de douleur.

Que d’émotions !

Mais ce n’est pas fini, il reste un V sur le parcours, près de la centrale électrique. Cette dernière se voit de loin, facile de s’arrêter.Encore un petit rapide pour finir et je crois que ça doit être à peu près tout.

Nous sommes heureux de notre journée, sains et saufs avec de bien belles images dans la tête…

 

Christelle