==> Par Mélanie

Kayakistes ; Stéphane, Pierre Yves , Jérôme, Mélanie

Préambule :

Il est des envies qu’un kayakiste en veine souhaite assouvir dès lors que différentes conditions soient réunies. Le dérèglement climatique, les disponibilités corps et âme, les compagnons de route et divers autres paramètres conditionne ces choix. Le lancement de ce week-end s’inscrit dans cette dynamique et l’instigateur de cette sortie souhaite faire un Guil à 60m3 « pour voir ce que cela fait » argumentera t’il.

J1 : Romanche (au ras des cailloux) et Moyen Guil (40m3)

C’est donc sur un vendredi de forte chaleur que 3 citadins (Mél, PY, Steph) arrivent sur la Grave, dans un timing quasi parfait, alors que ça se traîne derrière des bicycles grimpant le Télégraphe, le Galibier et le Lautaret !!!

Acte 1 : Rendez -vous au débarquement de la Romanche avant le tunnel, car si tu vois la lumière au bout c’est trop tard.

Peu d’indication sur les niveaux d’eau dans les app dédiées mais au juger cette portion est grandement achetable pour tous. Euh vous êtes sûrs, car je ne l’ai jamais faite et je manque de repères alpins avec baignade quasi assuré. Un briefing et quelques gourmandises englouties plus tard, nous embarquons vers 12h30, sur une eau grise où beaucoup de cailloux effleurent plus ou moins fort nos kayaks, à moins que ce ne soit l’inverse. Cela se passe plutôt sans encombre jusqu’au Fréaux, the rapide de la section. Débarquement repérage et si certains avaient, un temps, envisagés de le porter, le leadership naturel du l’initiateur nous convainc d’engager. Oui mais avec un poisson pilote c’est mieux, please. Quelques girouettes et embrassades de cailloux plus tard, c’est 3 kayakistes sur leurs montures qui continuent de dérouler tranquillement ce ruban d’eau car il n’y a plus rien après. Enfin sans compter quelques mouvements surprenant sur la fin mais il ne faut pas tout révéler pour conserver un peu d’effet de surprise. Débarquement, chargement des kayaks, changements mais sans tergiversation aucune direction le Guil

Acte 2 : 1h30 plus tard de route qui semble interminable, un arrêt pour checker le niveau des Gorges de Presles au raz des cailloux également mais achetable pour la moins expérimentée du groupe, on laisse une voiture à Maison du Roy. Pour cette deuxième nav de la journée avec la route du matin, ça discute un peu pour savoir quelle section faire. Mais la météo plus que chaude permet d’envisager d’abandonner des baigneurs fatigués sur le bord de la route. Direction Echelle pour la section complète du moyen Guil. Au moment d’embarquer un soliste, Victor, Breton du 35, nous accoste pour savoir s’il peut naviguer avec nous. Sa connaissance parfaite du Guil nous offre un ouvreur bienvenu. L’échelle annonce 40, loin des 60 souhaités, mais nous n’allons pas bouder l’opportunité de naviguer cette rivière mythique à la couleur azuréenne des plus esthétiques, dans un décor féérique. C’est parti sur cette portion qui dans mes souvenirs étaient relativement simples. Mais que nenni, les grilles techniques s’enchaînent après 2km d’échauffement dans du petit II-III obligeant à quelques pauses pour reprendre quelques forces. Portage du mini Gyr pour 2 finisseurs du groupe, passage sans encombre pour les deux ouvreurs. Réembarquement et arrivée à l’entrée du rapide du Tunnel, le deuxième gros morceau de la section. Il faut rester à gauche le long de falaise, mais pas sous la falaise et surtout pas la tête sous l’eau. Après une lutte acharnée, j’arrive tout de même à me remettre en ordre de marche sauf que le kayak rasta, repassé devant lors de cette manœuvre, part en chandelle sur le premier seuil et bloque légèrement le passage. Freinant des deux pagaies pour ne pas heurter le kayak (déjà fait auparavant), sur l’arrière, sans vitesse, la pagaie levée, c’est le combo gagnant d’un retournement dans les règles de l’art !!! La tentative d’esquimau maintenant le kayak sur la tranche quelques secondes n’aboutit finalement pas au bout d’un suspense haletant et la première baignade du jour fait son entrée. Luttant pour que la pagaie ne retourne pas à l’état sauvage, j’échoue sur un caillou au milieu de la rivière et le kayak imite sa propriétaire quelques mètres plus bas. S’ensuit une sécurité où lancer de cordes plus ou moins puissant permettent de ramener la baigneuse sur le bord. Steph, encordé part récupérer le kayak toujours posé sur son caillou, mais à une encablure de poser la main dessus, ce dernier, las d’attendre, décide de reprendre le large, obligeant le sauveteur à courir après jusqu’au bout de la corde. Épuisé mais victorieux, il ramène le kayak à sa propriétaire qui fera le choix d’arrêter sur ce bain, oxise par la première nav et souhaitant conserver quelques forces pour le lendemain. PY, échauder et n’ayant plus en mémoire la fin du parcours m’accompagne dans cet arrêt prématuré. Victor et Steph finiront le parcours dans l’aqualand au milieu des cailloux où certaines trajectoires de l’ouvreur improvisé ne ferons pas l’unanimité.

Fin de partie pour aujourd’hui, chacun reprend son véhicule et direction le camping des Cabanes, où le vestige des années hippies nous attend pour un accueil aussi cool que chaleureux. Choix de l’emplacement après quelques tergiversations et installations des tentes suivi d’une douche bienvenue. La route, les navigations et la chaleur nous scotchent sur nos chaises (rondins de bois) autour d’une bonne bière et d’un apéro bien mérité. C’est alors que la fraicheur d’une soirée en montagne se fait ressentir, nous engageant à commencer le repas en attendant le quatrième larron du week-end (tout le monde ne peut pas être en vacances ou prendre ses vendredi). Spaghetti à la tomate et au beaufort engloutie sereinement puisqu’une fois n’est pas coutume le choix de la rivière du lendemain est acté. Ce sera un Guil intégral Château Queyras- Maison du Roy. Jérôme nous rejoint vers 22h et nous décidons de l’heure du levé, du départ, et du nombre de café et du lieu de dépose des véhicules. A 23h30, a l’heure où les écureuils entament des courses poursuites effrénées dans les arbres au-dessus de nos tentes, sous le projecteur puissant de Stéphane cherchant à identifier ces bruits, nous rejoignons nos matelas pour une nuit paisible et bien plus fraîche que dans la cité des Gaules.

Samedi 28 Juin : Guil intégral pour tous (ou pas)

Après une bonne nuit réparatrice, 2 cafés, nous chargeons les 4 kayaks sur une voiture, le pique-nique dans le deuxième véhicule et direction Echelle autour de 10h. Une fois n’est pas coutume le choix de la rivière lors de l’apéro n’est pas remis en question autour du café et rien ne presse puisque l’intégrale est estimée à 5h de navigation. Enfin si aucun stekch n’est à déplorer, ce qui est hautement improbable dans la mesure où ma dernière séance de juillet 21 à 30m2 m’a vu baigner un nombre incalculable de fois donc celui dans Château Queyras quasi obligatoire …..

Arrivés au départ, nous partons repérer la gorge de Château Queyras, comme si nous ne la connaissions pas par cœur, diront certains mais plutôt comme un rituel. Et la pression monte progressivement, c’est l’estomac au bord des lèvres que j’écoute Jérôme nous prodiguer ces bons conseils. Dans la courbe à droite, essaye de transpercer les 3 rouleaux incidence gauche, oui ce n’est pas naturel mais c’est comme cela que ça passe le mieux, ça te ramène toujours au centre.

Embarquement derrière deux poissons-pilote de luxe, en l’occurrence Stéphane et Jérôme, Py fermant la marche pour s’assurer que je ne finisse pas coincée dans un méchant rouleau. C’est parti, 50m d’échauffement, un stop sous le pont, discussion sur la stratégie d’entrée. « Tu es prête ? » Le sommes nous vraiment avant d’engager cette fameuse chasse d’eau ? La seule certitude que j’ai c’est de sortir au bout de 20 secondes d’apnée, mais une question demeure, serait-ce sur mon kayak ou sur le toit ?!!! Alea jacta es. Jérôme repasse devant Steph sur la passe à gauche d’entrée dans un slalom autour des rochers des plus fluide. Les conseils de la veille au soir portent leur fruits (mets-toi plus sur l’avant) et zou, au moment d’engager la gorge, pince nez bien arrimé, je suis dans le match, concentrée comme jamais. 20 secondes plus tard, sans vraiment saisir toutes les subtilités de ce rapide, je suis dans le stop à droite, sur mon kayak en train de reprendre mon souffle. Yahou, tout le monde s’en est bien sorti.

On engage plus sereinement la combe de l’Ange Gardien, les grilles s’enchaînent sans rien à déclarer. Toujours bien calée sur l’avant à suivre les trajectoires de Jérôme, les rapides se suivent sans problèmes majeures. Nous arrivons au Zébulon, que je porte de bien entendu. Py m’accompagne dans ce portage tandis que Jérôme et Steph, analyse la meilleure passe. Le raptor orange s’engage et passe magistralement ce gros rapide. Le kayak rouge engage sur une trajectoire plus que correcte au début mais moins précises sur la fin du rapide, ce qui amène son occupant à passer sous la dalle et finir sur le toit. Le premier esquimau ne sort pas et le deuxième se fait retenir par un rocher très mal placé. Mais le valeureux baigneur bien que fortement déçu, s’auto récupérera juste avant le rapide suivant. 

Nous repartons, sous ce soleil radieux et l’eau bien que fraîche n’est pas désagréable au regard de la chaleur ambiante.  C’est au détour d’un petit S déstabilisant que nous retrouvons notre ouvreur debout sur le côté en train de vider son kayak une deuxième fois. Très concentrés, sur les trajectoires et les stops bien pressentis, nous ne l’avons pas vu se faire avoir par un petit rocher posé au milieu de la passe. Mais en bon kayakiste autonome, il s’est de nouveau récupéré tout seul. Quelle classe, mais la confiance acquise durement ces derniers mois commencent sérieusement à s’éroder !!!

Il semblerait qu’un Guil à 40 à l’échelle soit le bon niveau pour nous.

Nouveau départ, puis arrêt un peu plus tard au niveau de la Chatière. Jérôme réfléchi à le franchir sans certitude que cela passe. Nous commençons à élaborer la stratégie sécurité quand il nous annonce renoncer. Une fois en bas du rapide, nous découvrons que finalement par ce niveau la Chatière ne passe pas, la meilleure des raisons de porter puisque infranchissable.

La fin de la combe approche mais il faut rester concentré, la dernière ligne droite semée de cailloux peut apporter son lot de surprise. Nous débarquons sous le tunnel avant le Millénium que bien sûr personne ne passera.

C’est tout souriant que nous débarquons. Un peu incrédule, je me rends compte que Château Queyras et La combe de l’Ange gardien se sont bien passée sans bain, ni esquimau, trop bien mais quelques peu fourbue par l’énergie qu’il a fallu déployer pour réussir cette portion !!

 Portage le long de la route et analyse de la Triple chute. Steph après ces deux bains est échaudé et seul Jérôme s’engage dans la difficulté. Nous réembarquons en amont pour assurer la sécurité de l’homme et du matériel en cas de bain impromptu. Seul un appui fort est à déclarer, sans plus.

Il est temps de rejoindre la voiture à Echelle pour se restaurer, les estomacs commençant à crier famine. Sauf qu’il ne faut pas se déconcentrer, il y a encore deux gros rapides sur cette portion. C’est là que le manque d’expérience et d’endurance se fait sentir, une trajectoire moins précise, le maintien sur l’avant un peu moins marqué et le rouleau de fin me retiendra avant de me retourner, c’est encore un demi esquimau maintenu sur la tranche mais non achevé qui me verra baigner. (il y a vraiment une technique à retravailler) Py court après mon kayak, le leash mais perd sa pagaie. Dans un élan de générosité non contrôlé, Steph lui lance la sienne pour l’aider mais la pagaie atterrie sur la joue de PY. Ces deux-là auraient-ils un différent à régler, je crois plutôt en une incompréhension malencontreuse. Le kayak d’un côté, la baigneuse de l’autre, Steph vient me récupérer avec la pointe arrière de son kayak pour retrouver la plage. Il nous avouera du coup que ma baignade lui fait vraiment plaisir et il se sentir moins seul. Que ne ferions-nous pas par solidarité pour nos potes ?

Jérôme rigole et me dit qu’il me reste une possibilité pour nager et qu’après ce sera trop tard !!! Un kayak flipper, une marche arrière et un dernier effort m’amène à l’arrivée sans autre péripétie. Ce sera la fin de mon aventure guillesque, ayant déjà donné toute l’énergie que j’avais.

Pause déjeuner sur une terrasse improvisée et avec Stéphane, nous partons faire la navette pour déposer la voiture du départ à l’arrivée.

A 15h, les 3 garçons reprennent le chemin de la rivière pendant que je m’octroie une petite sieste à l’ombre. 45min plus je les retrouve au rapide du Tunnel. Jérôme a engagé le mini gyr tandis que Py et Steph bien fatigués l’ont porté sous le regard étonné de leur acolyte. What ?!!!

D’une position en surplomb je les vois arriver sur la dernière difficulté du jour. Steph fort de son expérience avec Victor engage à gauche mais revient vite vers le milieu. Jérôme fidèle à ses trajectoires limpides fonce milieu incidence droite puis diagonale vers la gauche. PY envisage la passe de gauche mais renonce, tente un débarquement hasardeux pour remonter plus en amont et laisse filer son kayak, las d’une descente qui a assez durée. Steph récupère le kayak à l’arrivée, s’échoue sur un caillou à bout de force en attendant que nous détachions la baignoire remplie d’eau. Nous nous interrogeons sur comment récupérer notre compagnon lorsque qu’un baigneur nous rejoint profitant de l’eau fraîche pour alléger quelques courbatures ou travailler sa nage en eaux vives !!! Retrouvaille avec des connaissances lyonnaises à Maison du Roy.

Un plan glace à Guillestre se dessine où les baigneurs sont censés payé une glace au seul rescapé sans bain. Finalement chacun s’offrira son petit ou grand plaisir gourmand. Des velléités de shopping kayak sépareront le groupe après un débat intense sur les degrés du vin rouge en France

Une pagaie et un bouchon dans notre escarcelle, nous retournons à la Cabane où les z’amis ont placées les bières au frais. L’apéro peut commencer après une bonne douche et l’intendance du séchage des affaires bien rapide par ces températures.

Les discussions s’engagent sur les navigations du lendemain et les choix peu nombreux. Nous nous dirigeons naturellement vers une Guisane sur la descente. Le débat réside entre la haute et la basse qui serait un nouvel inédit pour moi. L’ancien du groupe émet l’hypothèse d’un Gyr tôt le matin, achetable par ce niveau d’eau et qu’il faut au moins faire une fois dans sa vie si on ne veut pas avoir des regrets pour le restant de ces jours. Le discours est rodé, les arguments bien ficelés mais des années sorties d’expérience nous maintienne sur nos positions. Ce sera donc une Haute Guisane pour être sûre que je navigue un peu et une Basse pour 3 assurément, 4 en fonction des sensations.

La soirée bien chaude, se déroule paisiblement jusqu’au moment où la sortie d’un certain gâteau à la broche, dont la recette (https://degustez.blog.tourisme-aveyron.com/la-recette-traditionnelle-le-gateau-a-la-broche/) nous laisse à penser qu’il pourrait faire baisser d’au moins quelques m3 le niveau des rivières, nous provoque un fou rire monumental. Ce n’est qu’une bonne bouteille d’eau plus tard que nous arrivons à reprendre notre souffle.

C’est sur cette expérience culinaire et après avoir organisé les paniers pique-nique du lendemain que nous partons nous reposer chacun dans nos tentes 

Dimanche 29 Juin : Guisane 10,4m3 selon les applis, moins de 9 au jugé

Levé à 8h après une nuit plus chaude que la veille et bien moins réparatrice. Le Guil a laissé des traces sur l’organisme et les muscles se font sentir. Par de remise en question du programme devant le café même si une tentative désespérée d’un Gyr refait surface.

Au prix d’un effort de réflexion intense pour savoir où l’on dépose quel véhicule, nous appliquons le plan de chargement et quittons notre camp de base préféré à 9h30 comme prévu.

Arrivés au débarquement de la basse Guisane, le niveau d’eau particulièrement bas retient l’attention des experts du groupe et m’invite à franchir le Rubicon pour engager ce gros morceau sans Haute Guisane en guise d’échauffement. J’ai clairement en tête le renoncement d’Agathe à toute forme de kayak après avoir perdu ses deux poumons le week-end de l’ascension et la pression monte doucement.

« Oui mais franchement, avec les trajectoires de ta nav d’hier et ce niveau d’eau plus que bas, c’est vraiment l’occas ou jamais, enfin je dis ça, mais c’est toi qui décides !! »

« Euh mais sinon pour s’échauffer un peu avant, histoire d’avoir quelques sensations du jour, ça se passe comment ? »

Des Suisses par vraiment Suisse (Genève) partent faire le Fontenil. Allez banco, essayons cette portion de la Durance accessible où le travail droite gauche entre les cailloux devrait me faire le plus grands bien selon certains. « Bon Mélanie, tout ce que tu montes en voiture en 3ème, tu devras le redescendre en kayak !!! » et la montée est vertigineuse !!!

C’est donc peu rassurée, sous l’œil goguenard de mes camarades que nous embarquons quelques centaines de mètres avant le barrage. Mais au moment de franchir la glissière, nous nous apercevons qu’il y a bien plus de cailloux que d’eau et que les kayaks ne vont vraiment pas aimer les bisous cailloux !!!

Qu’à cela ne tienne, rechargement des kayaks et direction l’embarquement de la Basse Guisane où l’on retrouve des copains kayakistes du sud.

Cette fois il n’est plus question de reculer, nous nous engageons donc sur cette eau plutôt fraîche. Le début est plutôt tranquillou jusqu’au fameux rapide Luc Alphand, que PY et moi portons (enfin le rapide, pas le bonhomme !!). Le reste du groupe passe sans encombre. C’est reparti sur une section un poil plus pentues mais vraiment abordable. Une glissière de barrage plus tard et la pente devient plus marqué. On m’annonce que nous rentrons dans le vif du sujet, qu’il faudra pouvoir accélérer à certains moments mais essayer de relâcher quelques secondes dès que possible. Je suis aveuglément le kayak orange qui me précède, bien postée sur l’avant et pagaie dans l’eau. La sortie du premier rapide dit « La centrifugeuse » me laisse asphyxiée dans le stop final. « Ben voui mais avec ce pince nez toujours fiché sur ton nez, pas étonnant que tu n’arrives pas à respirer. Tu es aussi bleu que la rivière !!! » Certes mais sinon je m’étouffe avant d’avoir tenté le moindre esquimau ».

Allez, on repart, droite, gauche, ça serpente fort et puis boum un travers dans un rouleau mais hors de question de prendre l’option jacuzzi sur ce coup-là, même si je dois y laisser mon avant-bras !!! Un stop plus tard, quelques inspirations sur les rares moments plus calmes, c’est le deuxième round qui commence encore plus effrayant que le premier. Une chicken passe à gauche (ou droite je sais plus) histoire d’amorcer les choses en confiance et quelques secondes d’apnée plus tard, tout le monde est en bas sur son kayak. Certains diront que c’est parfait par ce niveau, il y a du temps pour évoluer au milieu des rochers et corriger les trajectoires. Allez courage, les deux tiers sont fait et le plus difficile mais il faut rester concentrer il y a encore du blanc et des cailloux et n’en déplaisent à certains, se sont bien des rapides. Les muscles oxys, les trajectoires du dernier rapide sont plus qu’hasardeuses et me dirige vers la chicken passe en boussole, puis marche arrière mais toujours sur mon kayak. Allez c’est quasi fini, nous délaissons négligemment notre ouvreur préféré en reprise de stop pour la dernière section et puis on me laisse filer devant, tu peux ouvrir, il n’y a plus rien. Enfin quelques gravières à éviter et un petit double seuil non retenant plus tard, nous débarquons sain et sauf pour clôturer ce week-end de belles navigations inédites et intenses. Rechargement des kayaks, abandon d’enfant sur le bord de la route, dépose de notre collègue du Sud et récupération de la voiture de départ pour aller casser la croûte au Casset.

Nous repartons en convoi vers 15h, peu pressés de retrouver la chaleur citadine mais bon certains bossent Lundi. Le trajet retour nous apportent son petit lot de péripéties « Euh, je peux récupérer le double de mes clés de voiture dans ta boîte à gant ? please ». Vive les feux de circulation sur les flans du Lautaret. Puis au détour d’une accélération, un casque et des coudières se mettent à battre au vent. Pit stop sur le côté pour remettre tout ceci à sa place et retour chacun chez soi.

Final :

Super week-end où il faisait bon être sur l’eau par ces températures caniculaires. Une Romanche au ras des cailloux c’est bien pour la découverte et acheter les Fréaux, mais clairement pas le top.  Un Guil à 40m3 c’est vraiment fun tant pour les aguerris que les initiés, ça glisse, c’est fluide et ça passent très souvent entre les cailloux. Ça permet de travailler sa technique et ses trajectoires tout en laissant une petite marge de manœuvre. Un vrai régal.

Une basse Guisane à ce niveau (on ne sait pas trop lequel finalement), c’est ennuyeux pour les experts de la discipline mais très clairement challengeant pour les novices et agréable pour tous les autres sans se mettre une trop grosse pression. Quel super week-end. Vivement les prochains.


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