Quand ?
Par un doux dimanche matin de changement d’heure, après un bel orage sur la région lyonnaise. Et après des précipitations record le mercredi précédent (100mm de pluie en une journée !)
Qui ?
Au départ de Lyon, nous sommes trois : Raphaël, Aurélien, et Denis.
Et puis arrivés sur la rivière, nous retrouvons un paquet de kayakistes : des stéphanois (Bernard, Jean-Paul, …) et des grenoblois (Lionel, Christophe, Simon, …). Nous les nommerons les joyeux campeurs de la vallée de l’Eyrieux, qui se sont pris l’orage de dimanche matin comme tout le mode sauf qu’ils étaient sous la tente !
Où ?
Destination Haute Ardèche. En partant de Lyon, nous ne savons pas encore quelle sera la rivière. Ça se joue entre Glueyre, Eyrieux et Auzène. Dans la voiture, on se questionne. Tu as déjà fait la Glueyere toi ? C’était comment ? Et par rapport à l’Auzène ? Et puis au fur et à mesure que nous approchons -noyés sous des trombes d’eau au passage de Valence- la décision est prise par les joyeux campeurs de la vallée de l’Eyrieux d’aller sur l’Auzène. La Gluyere, bien qu’en train de descendre, était un peu trop haute la veille et avec l’orage du matin elle est en train de prendre !
Intégrale de l’Auzène donc : du IV, des passages V, quelques portages.
Comment ?
Oh, comme d’habitude : rendez-vous sur le parking, déballage des affaires de kayak (sèches pour les lyonnais n’ayant pas navigué la veille, mouillées pour les autres), navette et admiration de la rivière dans le fond de la vallée sous le soleil et les nuages qui se dispersent, embarquement et enfin navigation.
100m après l’embarquement, la couleur est donnée tout de suite : du gros granite, de la pente, de l’eau !
Pourquoi ?
Mais pourquoi donc ne cessons nous de parcourir les rivières ? Ah mais en voilà une question qu’elle est bien bonne !
Pourquoi sortir quand il pleut ? Pourquoi se changer dans le froid ? Pourquoi tremper dans l’eau pendant des heures ? Pourquoi crapahuter sur des rochers glissants avec son kayak sur le dos ? Pourquoi passer de longues minutes à repérer un rapide pas engageant à essayer de prédire la meilleure passe sachant que ça peut très bien se passer pas du tout comme on l’avait prévu et que le rapide sera franchit en 4 secondes ? (Et pourquoi le néoprène finit toujours par sentir mauvais ?)
Parce que !
Parce que les paysages sont magnifiques, isolés, sauvages. Parce que la rivière coule dans une gorge boisée de nombreux buis et de châtaigniers plus haut. Parce qu’on n’est rien face à la puissance de la rivière, qui aura toujours le dessus. Parce qu’il arrive qu’un héron cendré s’envole à notre approche.
Parce que c’est un plaisir de jouer avec le courant, de faire un giclée sur un seuil, de couper une langue d’eau pour atterrir dans un contre-courant, de filer aussi vite que le courant, de sauter une chute de 4m après une étroiture !
Parce qu’on est confronté à soi-même, à ses propres limites. Personne ne peut décider à notre place si on va se lancer dans cette fameuse deuxième chute qu’il faut prendre bien à gauche à l’entrée, avec une bonne giclée main droite. La décision finale nous appartient, on nous de voir si « on le sent ». Tout cela en se basant -quand c’est la première fois- sur la simple observation du rapide, sur le passage éventuel d’un ouvreur (parfois dissuasif, pas souvent persuasif car on se dit qu’il a mieux géré qu’on ne va le faire).
Parce que je trouve génial d’ouvrir un passage complètement inconnu, non repéré, sur les simples instruction d’un Lionel posté sur la berge, lui seul ayant vu le rapide et sachant ce qui m’attend. Les instructions consistent en quelques gestes, le bruit de la rivière couvrant les voix. Et le passage est un IV+ évidemment, un escalier de trois bons mètres qui finit dans une belle vasque entourée de granite ! C’est une histoire de confiance, de connaissance du groupe.
(suite…)